Renault-Nissan : coup de frein sur les batteries ?

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  495  mots
La Nissan Leaf électrique ne recontre pas le succès espéré
Nissan se prépare à réduire sa production de batteries, selon l'agence Reuters. Le projet, qui suscite une vive résistance au sein du constructeur japonais, passerait par un arrêt progressif de la production de batteries chez Nissan aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne.

Carlos Ghosn, PDG de Renault et Nissan, se prépare à réduire l'activité de production de batteries, affirme ce lundi l'agence Reuters. Le projet, qui suscite une vive résistance au sein du constructeur automobile japonais, passerait par un arrêt progressif de la production de batteries chez Nissan aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne, ainsi qu'une réduction de la production pour les batteries de prochaine génération, qui serait concentrée sur la troisième usine de batteries de Nissan, au Japon, la plus grande des trois, ont indiqué à Reuters deux sources de l'Alliance. Une décision sur les usines de Nissan à Sunderland, en Grande-Bretagne, et à Smyrna, dans le Tennessee, est attendue le mois prochain, affirme l'agence.

Nissan pourrait effectivement commencer à acheter des batteries électriques auprès du sud-coréen LG Chem, au-delà de son partenariat avec le japonais NEC Corp, a d'ailleurs reconnu lundi Carlos Ghosn. Nissan, dans le cadre de son alliance avec Renault, ne s'interdit pas de regarder d'autres fournisseurs comme LG ou d'autres, a poursuivi Carlos Ghosn. "On va avoir les deux, et on aura j'espère même plus", a-t-il assuré à Nantes, en marge des essais presse de la nouvelle Twingo III.

Nissan emboîterait alors le pas à Renault en se fournissant à son tour en batteries meilleur marché auprès du sud-coréen pour certains véhicules futurs, y compris des modèles fabriqués en Chine. "On a voulu être un leader de fabrication de batteries. Ça s'est avéré moins performant que ce qu'on avait prévu", assure un responsable sous couvert d'anonymat, ajoutant que Nissan a toujours entre six mois et un an de retard sur LG en termes de rapport prix-performance. "Renault préfère clairement poursuivre la voie d'un approvisionnement chez LG, et les ingénieurs de Nissan préféreraient clairement qu'il reste en interne", a déclaré une source.

Des ventes qui pourraient décoller... in fine

"On avait fixé 1,5 millions d'unités vendues en cumul pour Renault et Nissan d'ici à 2016, (un objectif qu')on a repoussé à l'horizon 2020",  reconnaissait en début d'année Carlos Ghosn. Le PDG de Renault et Nissan ajoutait: "on admet tous que le développement des ventes est plus lent qu'on ne le pensait, mais les chiffres continuent d'augmenter". A fin juillet, les deux partenaires avaient commercialisé dans le monde 176.000 véhicules électriques en cumul depuis le début du programme fin 2010 (45.800 pour Renault et 130.200 pour Nissan).

Le développement de bornes de recharge est évidemment la condition sine qua non d'un développement des ventes de véhicules "zéro émission". Nissan et Mitsubishi étudient d'ailleurs la faisabilité d'une voitures électrique à bas prix. Les immatriculations de voitures électriques en France ont certes rebondi en juillet-août à 1.109 unités. Mais pas assez pour... inverser la tendance à la baisse observée depuis le début de l'année. Le segment est en recul de 3,9% au cumul sur huit mois. La part de marché atteint à peine 0,5% dans l'Hexagone.