Automobile : Renault dévoile son Scenic électrique « made in France » aux allures de SUV

Par latribune.fr  |   |  879  mots
Si le Scenic se veut l'héritier de la gamme familiale, symbole de la marque au losange depuis près de 30 ans, il emprunte des traits aux SUV. (Crédits : ANGELIKA WARMUTH)
Commercialisé en 2024, le Scenic E-Tech dispose d'une autonomie pouvant aller jusqu'à 620 kilomètres. Il sera assemblé en France, dans l'usine de Douai (Nord), avec un moteur fabriqué à Cléon (Seine-Maritime). Par ailleurs, Renault ne peut pas se permettre de se lancer dans une course au discount avec Tesla ou les constructeurs chinois, a déclaré le directeur de l'ingénierie du groupe français, Gilles Le Borgne.

Renault a présenté lundi au salon de l'automobile de Munich son nouveau Scenic, version tout électrique de l'emblématique monospace, qui emprunte des traits aux très populaires, et rentables, SUV, sans en être un. Il sera commercialisé dès 2024 et disponible en deux versions avec une batterie 60 ou 87 kilowattheures (kWh), affichant respectivement 420 et 620 kilomètres d'autonomie (selon la norme WLTP).

Ce modèle doit « devenir le fer de lance de la nouvelle génération de véhicules électriques Renault », soutient le constructeur dans un communiqué.

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Le Scenic sera assemblé en France, dans l'usine de Douai (Nord), avec un moteur fabriqué à Cléon (Seine-Maritime). Le prix, lui, avoisinera les 40.000 euros, a spécifié le directeur général de Renault, Luca De Meo, lundi au micro de RTL. « Ce sera un peu en-dessous des 40.000 euros, on sera plus précis à la fin de l'année », a-t-il indiqué.

« La voiture coche beaucoup de cases pour faire en sorte que ce soit une voiture pour tout le monde, et pas seulement pour une niche », a assuré Luca De Meo.

« Ce n'est pas un SUV »

Si le Scenic se veut l'héritier de la gamme familiale, symbole de la marque au losange depuis près de 30 ans, il emprunte des traits aux SUV - ces voitures plus hautes et imposantes qui se sont rapidement démocratisées ces dernières années, au détriment des plus petits modèles... et des monospaces.

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 « Il a un design très puissant, des formes très galbées, une position de conduite plutôt haute » et, avec ça, « ressemble » à un SUV, concède le directeur de la marque, Fabrice Cambolive, à l'AFP, assurant toutefois : « Ce n'est pas un SUV ».

L'intérieur spacieux est équipé d'un grand écran central à l'avant et, à l'arrière, un accoudoir équipé de prises USB et de supports pour téléphones ou tablettes. Le toit panoramique, développé en collaboration avec Saint-Gobain, utilise des cristaux liquides dispersés de polymère pour s'opacifier par segments - une technologie déjà présentée sur le modèle de SUV Rafale fin juin au salon aéronautique du Bourget.

Au total, Renault prévoit le lancement de 12 nouveaux modèles en 2024, avec la très attendue R5, sur le créneau des petites électriques aux tarifs plus accessibles.

Le choix de Douai traduit la volonté de Renault de concentrer une grande partie de la production de véhicules électriques dans l'Hexagone.

« Renault a fait énormément de choses pour recentrer au maximum la chaîne de valeur en France. Notre première priorité a été de donner de l'activité à nos usines actuelles. Quand on a commencé le travail, nos usines du Nord tournaient au ralenti et nous devions transformer le site de Flins. Nous avons décidé de fabriquer la R5 et le Scenic à Douai, la 4L à Maubeuge et l'usine de Flins sera dédiée au recyclage et à l'économie circulaire. Nous avons travaillé pour que la France se concentre sur les produits à haute valeur ajoutée. Avec les gains de productivité, c'est la seule façon de produire en France. D'ailleurs, l'accord signé avec les syndicats nous le permet (Renault s'engage à ne pas fermer les sites industriels, logistiques, pièces et accessoires du périmètre de l'accord, ndlr) », déclarait avant l'été à La Tribune, le directeur général de Renault, Luca de Meo.

Reste encore à sécuriser le site de Sandouville sur le long terme.

« Le durcissement de la réglementation Euro 7 et la fermeture des villes aux véhicules utilitaires diesel pourraient arriver à l'horizon 2028 et 2029. Nous sommes donc en train de travailler sur d'autres types d'utilitaires pour sécuriser l'avenir du site de Sandouville sur le long terme, après 2028 ou 2029. Nous travaillons sur un nouveau concept électrique qui sortira prochainement et, une fois ce lancement effectué, nous aurons fait le travail concernant nos sites d'assemblage sur le territoire national. Nous sommes d'ailleurs dans une dynamique d'embauches en France », avait ajouté le patron de Renault.

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Pas de guerre des prix avec Tesla et les constructeurs chinois

Renault ne peut pas se permettre de se lancer dans une course au discount avec Tesla ou les constructeurs chinois, a déclaré le directeur de l'ingénierie du groupe français, Gilles Le Borgne, à des journalistes lors du salon automobile de Munich. « La bonne stratégie est de maintenir les prix et d'ajuster les coûts fixes », a ajouté Gilles Le Borgne. La forte implantation de Renault sur les marchés européens en fait l'un des constructeurs les plus exposés à la nouvelle concurrence de Tesla et des constructeurs chinois de véhicules électriques, a estimé UBS cette semaine dans une note.

(Avec agences)