Le patron de Volkswagen démissionne

Par latribune.fr  |   |  574  mots
Martin Winterkorn devait théoriquement être prolongé de deux ans à son poste vendredi, jusqu'à fin 2018.
Annonçant sa démission mercredi, Martin Winterkorn assure ne s'être rendu coupable "d'aucun manquement" mais dit "prendre la responsabilité" du scandale sur les moteurs diesel dans lequel est embourbé Volkswagen.

Il n'aura pas résisté longtemps au scandale sur les moteurs diesel qui touche de plein fouet Volkswagen depuis vendredi. Martin Winterkorn, patron du géant automobile allemand, a annoncé mercredi 23 septembre sa démission.

Il a affirmé ne s'être rendu coupable "d'aucun manquement", mais dit "prendre la responsabilité" du scandale.En présentant sa démission aux cinq membres d'un comité restreint du conseil de surveillance, réuni mercredi en urgence au siège de Volkswagen à Wolfsburg, il a dit vouloir permettre à Volkswagen "un nouveau départ", selon un communiqué du groupe.

Une éviction annoncée

S'exprimant devant la presse à Wolfsburg, le président du conseil de surveillance Bertold Huber a lui aussi évoqué la nécessité pour le groupe de prendre "un nouveau départ crédible". Il a néanmoins affirmé que Martin Winterkorn "'n'avait connaissance d'aucune des manipulations" visant à fausser les résultats de tests antipollution.

Aux manettes depuis 2007,  Martin Winterkorn était sorti victorieux au printemps dernier d'un duel avec le patriarche du groupe Ferdinand Piëch, et avait assis sa main mise sur le groupe. Il devait théoriquement être prolongé de deux ans à son poste vendredi, jusqu'à fin 2018.

Dès mardi,  le journal allemand Tagesspiegel  avait rapporté qu'il serait poussé à la porte vendredi par le conseil de surveillance. En citant des sources non identifiées proches de l'organe de contrôle, le journal expliquait que Martin Winterkorn n'avait plus la confiance du conseil de surveillance, expliquait le quotidien berlinois.

Le patron de Porsche comme successeur?

Le comité restreint du conseil de surveillance, dit presidium, instance toute puissante au sein de l'organe de contrôle, a par ailleurs déclaré dans un communiqué séparé que "d"autres changements dans la direction" seraient annoncés dans les prochains jours, et qu'une réunion du conseil dans son ensemble prendrait une décision sur un successeur à Martin Winterkorn vendredi 25 septembre. Le nom du patron de Porsche Matthias Müller a circulé cette semaine pour prendre ce poste de patron le mieux payé d'Allemagne.

Le présidium a aussi décidé mercredi de porter plainte auprès du parquet de Brunswick. Celui-ci avait annoncé déjà dans la journée l'ouverture d'une enquête préliminaire, suite au dépôt d'autres plaintes.

Aux Etats-Unis, où la fraude a été découverte, Volkswagen s'est par ailleurs adjoint les services du cabinet d'avocats qui a défendu BP dans l'affaire de la marée noire de 2010, révèle l'AFP, qui affirmé avoir appris l'information mercredi auprès du constructeur. Il s'agit du cabinet Kirkland & Ellis. Outre-Atlantique, le géant allemand est visé par deux enquêtes pénales ainsi que par une plainte en action collective. Il risque aussi de subir une amende de 18 milliards de dollars de l'agence de protection de l'environnement américaine qui a révélé la tricherie vendredi dernier.

L'action Volkswagen remonte un peu

A Francfort, mercredi soir, l'action Volkswagen était en tête du Dax, rebondissant de 4,86% à 111,15 euros, mais affichait toujours plus de 30% de pertes par rapport à son cours de clôture de vendredi soir.

Entraînée par Volkswagen, la Bourse de Francfort terminait en hausse. L'indice Dax des trente valeurs vedettes a pris 0,44% à 9.612,62 points. Les autres constructeurs auto, très malmenés ces derniers jours, profitaient notamment par ricochet du retour en grâce de leur pair: l'action Daimler a pris 0,26% à 66,42 euros et BMW s'est apprécié de 0,59% à 79,79 euros.

(Avec AFP)