Une voiture électrique pour 100 euros par mois : ce que l'on sait de ce dispositif

Par latribune.fr  |   |  724  mots
Le gouvernement veut proposer une voiture électrique pour 100 euros par mois aux ménages les plus modestes. (Crédits : DR)
Le candidat Emmanuel Macron avait promis une voiture électrique en leasing pour les ménages les plus modestes. Désormais réélu, le président a missionné son gouvernement de définir les contours de ce dispositif, dont le but est de faire baisser les émissions de CO2 sur les routes tout en garantissant à tous une mobilité plus propre.

C'était une promesse de campagne d'Emmanuel Macron se voulant à la fois écologique et sociale. Lors de son premier discours de campagne le 17 mars, le candidat-président avait promis de déployer « une offre abordable de véhicules électriques (...) en mettant en place des mécanismes de leasing pour accompagner les ménages les plus modestes ». L'objectif de cette mesure est double : faire baisser les émissions de CO2 sur les routes tout en garantissant à tous une mobilité plus propre. Et ce, dans un contexte où les moteurs diesel seront bientôt interdits dans les grandes villes et que les prix de l'essence et du diesel flambent.

Le gouvernement planche pour cela sur un dispositif de "leasing social", qui permettrait aux Français les plus modestes de s'offrir une voiture électrique pour 100 euros par mois. Une idée qui, pour rappel, avait d'abord été proposée par la candidate socialiste Anne Hidalgo. En voici les premiers contours, qui doivent encore être précisés.

Lire aussi 3 mnLa déferlante de voitures électriques ne suffira pas à atteindre les objectifs climat, selon une ONG

  • Réservé à certains publics

L'équipe de campagne d'Emmanuel Macron avait expliqué en mars que ce dispositif serait réservé aux professions socio-médicales, aux jeunes et au grand public sous conditions de ressources. Emmanuel Macron avait précisé fin avril que cette aide ciblerait « les couples qui gagnent le Smic ou un peu plus ».

  • Une aide à l'achat supplémentaire

Ce dispositif viendrait s'ajouter à une ribambelle d'aides à l'achat, comme la prime à la casse, qui ont fait exploser les ventes de voitures électriques. Il viserait au moins 100.000 véhicules électriques en leasing par an, pour un coût estimé de 50 millions d'euros pour la première année du dispositif, soit un montant apparemment bien faible de 500 euros par véhicule.

Lire aussi 4 mn« La hausse du prix du carburant ne va pas nécessairement favoriser la voiture électrique »

  • Pour quand ?

Le calendrier de la mesure n'est pas encore connu, mais elle devrait être insérée dans une Loi de finances rectificative, a expliqué ce mardi 24 mai la nouvelle ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher, en charge du dossier, sur France 5. « Il faudra un dispositif suffisamment robuste pour que les Français puissent en bénéficier tout de suite », a-t-elle souligné.

  • Le principe d'un leasing social

Cette offre repose sur le modèle du « leasing ». Le principe ? Un constructeur ou un loueur propose une voiture à un prix mensuel attractif et la récupère pour la revendre au bout de trois ou quatre ans, ajoutant des pénalités si elle est trop kilométrée ou abimée. Renault, Hyundai ou le Chinois MG ont lancé récemment des offres de location longue durée qui pourraient cadrer avec cette mesure.

Lire aussi 3 mnRenault dévoile son nouveau Scénic et ce n'est pas un monospace

  • Des offres de « leasing » déjà existantes sur l'électrique

Nissan propose déjà sa Leaf, voiture familiale 100% électrique, à 99 euros par mois sur trois ans et demi, pour 30.000 km maximum. Dacia affiche sa Spring à 120 euros par mois avec 40.000 kilomètres sur 4 ans, et un premier loyer de 7.700 euros ramené à zéro si le maximum de subventions publiques est applicable. Avec ses 300 kilomètres d'autonomie, la petite électrique rencontre déjà un beau succès et les listes d'attente s'allongent. Du côté de Stellantis, Fiat affiche sa petite 500 à partir de 119 euros par mois avec 2.500 euros d'apport, et Peugeot sa e-208 à 149 euros par mois avec 4.000 euros d'apport.

  • Des freins à débloquer

Il faudra cependant que la production suive dans les usines, alors que l'industrie automobile est fortement ralentie par des pénuries. Après des années de baisse, le coût des batteries risque également de suivre la hausse des matières premières. Il faudra aussi que le gouvernement accélère le déploiement des bornes électriques. « C'est un frein important pour les citadins qui n'ont pas de garage à leur disposition », souligne Fabien Neuvy, de l'Observatoire Cetelem de l'automobile. « Les gens modestes ont souvent été obligés de sortir des grands centres urbains pour se loger, et roulent beaucoup. L'autonomie, la peur de la panne sèche, sont des questions prégnantes ».

Lire aussi 5 mnVoiture électrique : pourquoi le déploiement des 100.000 points de recharge coince encore en France

(Avec AFP)