Le BTP et le gouvernement vont définir un "protocole" avant la reprise des travaux

Par César Armand  |   |  539  mots
(Crédits : Phil Noble)
D'ici au mardi 25 mars, les organisations du bâtiment et des travaux publics (BTP) vont se mettre d'accord avec l'exécutif sur les conditions de travail sur site, l'octroi du chômage partiel et la sécurisation des contrats en cours.

Vers une sortie de crise dans le BTP ? Ce 20 mars, les trois fédérations professionnelles du secteur, qui avaient demandé mardi un "arrêt temporaire" des chantiers, se sont entretenus avec le gouvernement pour trouver un terrain d'entente. Si hier la ministre du Travail les avait jugées "défaitistes", suscitant la colère du président de la fédération française du bâtiment (FFB), il semblerait que les relations s'améliorent.

"Sortir de la pagaille"

"Les choses se sont beaucoup calmées", a déclaré ce matin à la presse le président de la fédération nationale des travaux publics (FNTP). Pour "sortir de la pagaille" et "rassurer" les ouvriers comme les chefs d'entreprise, un protocole définissant des règles à respecter est en cours d'élaboration par toutes ces parties prenantes "d'ici à mardi soir". Il s'agit tant de sécuriser les conditions de travail sur site que les relations contractuelles, mais aussi de faire bénéficier du chômage partiel les sociétés impactées.

Plus tôt dans la matinée, le ministre de l'Economie et des Finances avait d'ailleurs déclaré, sur LCI, "comprendre" les entrepreneurs du bâtiment et des travaux publics.

"Ils ont des salariés, ils sont responsables comme tout entrepreneur, comme tout chef d'entreprise, de la protection de leurs salariés", avait affirmé Bruno Le Maire. "Ce n'est pas évident de protéger des salariés sur un chantier. On sera obligé de fermer [les chantiers qui] seraient trop dangereux du point de vue sanitaire".

Des collectivités à l'état d'esprit "apaisant"

Parmi les pistes à l'étude, Bruno Cavagné a, lui, cité le recours à la voiture individuelle pour se rendre au travail, la diminution du nombre de passagers à bord des fourgons, la prise régulière des températures, la réduction de personnes impliquées sur une même activité ou encore le remplacement de tâches manuelles par des tâches mécaniques. "Nous rencontrons des situations que nous n'aurions pas imaginées. Il faudra être imaginatifs et s'adapter localement avec du bon sens", a-t-il précisé. 

Objectif: que, dès mercredi prochain, les 2 millions de salariés du secteur, dont 90% sont des ouvriers, reprennent leurs postes "dans une sécurité maximale". En revanche, redémarrer les chantiers du super-métro du Grand Paris Express apparaît "illusoire" aux yeux du patron de la FNTP: "Tout le monde est d'accord pour dire que nous ne voyons pas comment le reprendre. Il va falloir que nous arrivions à trouver un système".

Donneuses d'ordre de 90% des opérations, les collectivités territoriales feraient par ailleurs preuve d'un "état d'esprit apaisant", a témoigné Bruno Cavagné. Une conférence téléphonique a effectivement eu hier soir entre les ministres concernés, les maîtres d'ouvrages et les associations d'élus locaux. A contrario, si certains de ces derniers se mettaient à leur "taper" dessus, "ce serait inadmissible et je m'en occuperais personnellement", a-t-il prévenu.

En attendant, les porte-paroles du bâtiment et des travaux publics et l'exécutif vont donc plancher ce week-end sur "une colonne vertébrale" pour que "tout le monde trouve le bon curseur et retrouve de la sérénité".