Le PDG de Siemens, Joe Kaeser, a bien été reçu vendredi matin à l'Elysée, affirme l'AFP, confirmant une information parue dans Le Monde. L'objectif de cette rencontre, à laquelle étaient présents le ministre de l'Economie Arnaud Montebourg et Emmanuel Macron, secrétaire général adjoint de l'Elysée: évoquer une possible offre du conglomérat allemand sur tout ou partie des activités de l'industriel français Alstom, convoité par le groupe américain General Electric (GE).
Montebourg oeuvre pour Siemens
Le gouvernement ne cache pas sa préférence pour une opération d'Alstom avec Siemens plutôt qu'avec General Electric. Dans une interview au quotidien économique Frankfurter Allgemeine Zeitung, Arnaud Montebourg expliquait jeudi:
"L'offre de GE n'est pas une offre d'alliance, mais un rachat, une offre qui conduirait à un affaiblissement durable de la branche transport d'Alstom", non concernée par l'offre de reprise de GE. "A l'inverse, Siemens mise sur une alliance dans le transport sous direction française et dans l'énergie sous direction allemande. Les centres de décisions resteraient en France".
Plus tard dans la journée, le ministre de l'Economie a encore évoqué la situation d'Alstom avec son homologue allemand Sigmar Gabriel, qu'il a rencontré vendredi à Berlin.
Siemens reste vague
Lors de la présentation de ses résultats trimestriels mercredi, Siemens a toutefois laissé planer le mystère sur ses intentions définitives concernant le français Alstom. Joe Kaeser s'est ainsi contenté de déclarer:
"Nous n'agirons que quand nous saurons ce que nous voulons".
Siemens aurait cependant commencé l'examen approfondi des comptes d'Alstom, selon une source proche du dossier citée par l'AFP.
Dans une proposition préliminaire, Siemens avait évalué à un montant compris entre 10,5 et 11 milliards d'euros le portefeuille énergie d'Alstom et proposé de lui céder en plus la plupart de ses activités de transport. Le conseil d'administration d'Alstom, en revanche, a déjà marqué sa préférence pour les 12,35 milliards d'euros mis sur la table par GE, mais s'est donné jusqu'à la fin mai pour étudier d'autres offres de rachat.