Climat : la France versera deux milliards d'euros de plus aux pays en voie de développement

Par latribune.fr  |   |  658  mots
"Nous devrons à Paris nous poser une seule question: l'humanité est-elle capable de prendre la décision de préserver la vie sur la planète ? (...) On peut dire 'ça peut être plus tard, à une autre conférence'. Si ce n'est pas à Paris ce ne sera pas tard, ce sera trop tard pour le monde", a mis en garde François Hollande.
Destinée à accompagner les pays les moins avancés à s'adapter aux effets du réchauffement climatique, cette aide passera de 3 à 5 milliards d'euros, a annoncé François Hollande lors de son intervention devant l'Assemblée générale des Nations unies à Paris. En vue de la COP 21 qui se tiendra à Paris en décembre, le président français à appeler la communauté internationale à ne pas rater ce rendez-vous historique.

La France, qui en décembre hébergera la 21e conférence internationale sur le climat (COP 21), compte donner l'exemple. C'est pourquoi François Hollande a promis une augmentation des financements français destinés à aider les pays les moins avancés à lutter contre les effets déjà visibles du réchauffement climatique.

"J'annonce ici que nos financements annuels de la France pour le climat, qui sont de trois milliards d'euros aujourd'hui, seront de cinq milliards en 2020", a-t-il déclaré lundi 28 septembre devant l'Assemblée générale des Nations unies.

L'augmentation de l'aide française sera constituée de prêts "mais aussi de dons", a précisé le président français.

100 milliards de dollars promis en 2009 par les pays développés

Il s'agit notamment de contribuer aux 100 milliards de dollars (89 milliards d'euros) que les pays développés, lors de la conférence de Copenhague en 2009, se sont engagés à verser aux pays en voies de développement à compter de 2020, et qui constitueront l'un des enjeux essentiels des négociations parisiennes de fin d'année.

"Il va falloir d'ici Paris continuer à mobiliser la Banque mondiale, les grandes banques de développement, les institutions financières, les Etats, les acteurs privés pour que nous puissions être à 100 milliards", a d'ailleurs plaidé le chef d'État.

"Si ce n'est pas à Paris ce ne sera pas tard, ce sera trop tard"

François Hollande a profité de l'occasion pour exhorter les dirigeants de la planète à accélérer leurs engagements contre le réchauffement climatique, en vue de la conclusion d'un accord à Paris. A deux mois de la COP 21, dont l'objectif est d'obtenir un accord universel et contraignant pour limiter le réchauffement climatique à deux degrés Celsius par rapport à l'ère pré-industrielle - alors que la tendance actuelle selon les experts est un réchauffement de quatre à cinq degrés -, il a mis en garde :

"Nous devrons à Paris nous poser une seule question: l'humanité est-elle capable de prendre la décision de préserver la vie sur la planète ? (...) On peut dire 'ça peut être plus tard, à une autre conférence'. Si ce n'est pas à Paris ce ne sera pas tard, ce sera trop tard pour le monde".

"Tout reste possible"

"Aujourd'hui, si on me demande un pronostic, je dis que rien n'est gagné pour l'accord à Paris. Rien. Mais qu'en même temps, tout reste possible", a indiqué Hollande, se félicitant néanmoins de "discussions très utiles" à New York ces derniers jours pour rallier les dirigeants à la cause verte.

A ce jour la moitié des pays siégeant aux Nations unies ont promis de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, soit 90 pays représentant 80% des émissions mondiales. Quelques une de ces annonces ont justement été formulées ce week-end à l'ONU :

  • le Brésil a annoncé dimanche qu'il entendait réduire de 37% ses émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2025 et de 43% en 2030, par rapport aux niveaux de 2005 ;
  • la Chine -qui avait annoncé l'an dernier son intention de plafonner ses émissions à l'horizon 2030- s'est pour sa part engagée voici quelques jours à mettre en place en 2017 un marché national de quotas de CO2. Dans un tel marché, les entreprises les plus polluantes seront pénalisées car elles devront acheter des quotas supplémentaires.

L'Inde à la traîne

Parmi les pires pollueurs de la planète, seule l'Inde est à ce stade restée muette sur ses engagements chiffrés. Le pays de plus d'un milliard d'habitants a néanmoins accepté de travailler avec la France, les Etats-Unis et Bill Gates pour augmenter les investissements publics et privés dans la recherche et développement des technologies vertes. A cet effet, le fondateur de Microsoft a d'ores et déjà investi un milliard de dollars. Le Premier ministre indien Narendra Modi a dit l'engagement du pays à augmenter la part d'énergies renouvelables dans son bouquet énergétique d'ici à 2022.