COP21 : la Chine et les Etats-Unis entretiennent la flamme

Par Dominique Pialot  |   |  443  mots
Xi Jinping et Barack Obama. (Crédits : reuters.com)
Alors que l’euphorie de la COP21 s’éloigne quelque peu chez les défenseurs du climat à mesure que les mauvaises nouvelles se succèdent, l’annonce conjointe des deux plus grands émetteurs de CO2 de la planète de signer l'accord de Paris a de quoi leur remettre un peu de baume au cœur.

Après une avalanche de records (de chaleur, de taux de CO2 dans l'atmosphère, etc.) plus effrayants les uns que les autres et au lendemain d'une nouvelle étude annonçant une possible hausse du niveau de la mer deux fois plus importante que précédemment anticipé à la fin du siècle, la Chine et les Etats-Unis, qui à eux deux pèsent 40% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, se sont exprimés de concert. C'est en marge d'un sommet consacré à la sécurité nucléaire à Washington que les présidents Obama et Xi Jinping ont fait part jeudi de leur décision de signer l'Accord de Paris dès le 22 avril, puis d'en assurer la ratification le plus rapidement possible dans l'année.

La Chine et les Etats-Unis en duo depuis 2014

La déclaration conjointe de la Chine et des Etats-Unis intervient après celles des Fiji, de Palau et des îles Marshall. Mais, par leur poids aussi bien dans les émissions mondiales que sur le plan politique, les deux puissances économiques, qui ont initié ce type de déclarations climatiques communes en novembre 2014, affichent leur volonté d'entretenir la dynamique autour du climat. La signature de l'accord risque en effet de ne pas aller de soi dans un certain nombre de pays, tels que le Brésil, dont la présidente Dilma Roussef est actuellement menacée d'une procédure « d'empêchement ».

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Cette déclaration commune devrait également peser favorablement sur les décisions à venir concernant les émissions de l'aviation dans le cadre de l'OACI (Organisation de l'Aviation Civile Internationale).

La Chine, confrontée à des problèmes massifs de pollution urbaine liés au poids du charbon et premier investisseur mondial dans les énergies renouvelables, y voit clairement son intérêt. D'ailleurs, son nouveau plan quinquennal prévoit 15% de renouvelables dans son mix énergétique en 2020. Sa voix porte d'autant plus loin qu'elle assure cette année la présidence du G20 qui se tiendra les 4 et 5 septembre à Hangzhou.

Incertitude à la veille des élections présidentielles américaines

Pour Barack Obama, il s'agit aussi de rassurer la communauté internationale sur sa volonté de faire avancer le dossier « climat » malgré l'opposition du Congrès, et le récent désaveu de la Cour Suprême concernant son Clean Power Plan.

En réalité, l'avenir de la thématique climatique dans la politique américaine dépendra surtout du futur président, sachant que du côté républicain, Donald Trump comme Ted Cruz ont déjà exprimé leurs doutes sur le rôle de l'homme dans le changement climatique.