Fessenheim : le nucléaire "garde toute sa pertinence" en France, affirme Le Maire

Par AFP  |   |  395  mots
"À force de critiquer la filière nucléaire, on perd des compétences", a affirmé M. Le Maire. (Crédits : Gonzalo Fuentes)
"[Cette énergie] nous permet d'être l'un des pays qui émet moins de CO2 pour sa production d'électricité et cela nous garantit notre indépendance", a souligné le ministre de l'Économie, qui se pose comme un "défenseur du nucléaire".

Le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, a assuré ce mardi que le nucléaire gardait "toute sa pertinence" en France après la fermeture de la centrale de Fessenheim, appelant à ne pas "fragiliser cet atout stratégique".

"Si on réfléchit sur le long terme, le nucléaire garde toute sa pertinence", a affirmé le ministre sur BFMTV et RMC, interrogé sur le débranchement de la centrale de Fessenheim.

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Se présentant comme un "défenseur du nucléaire", il a cité deux avantages pour cette énergie: "Elle nous permet d'être l'un des pays qui émet moins de CO2 pour sa production d'électricité et cela nous garantit notre indépendance", a-t-il souligné.

"À force de critiquer la filière nucléaire, on perd des compétences", a affirmé M. Le Maire. "Je veux bien qu'on me dise qu'il faut réindustrialiser le pays [...], mais il ne faut pas fragiliser nos atouts stratégiques, dont le nucléaire", a-t-il prévenu.

Position plus nuancée pour Agnès Pannier-Runacher

La secrétaire d'État Agnès Pannier-Runacher s'est pour sa part montrée plus nuancée.

"Le nucléaire aujourd'hui a un bilan contrasté pour le moins en termes économiques", a-t-elle déclaré sur BFM Business.

Le nucléaire, qui compte pour plus de 70% de la production d'électricité en France, "on ne l'exclut pas de notre mix énergétique. Ce qu'on essaye de faire, c'est de pondérer la part des énergies renouvelables et la part du nucléaire", a-t-elle détaillé.

"En termes technologiques, ce qu'on regarde c'est pas nécessairement des EPR, c'est des centrales qui peuvent être de taille plus modeste, qui répondent à nos besoins d'avoir une base installée [...] et d'avoir des technologies qui soient plus efficientes", a précisé la secrétaire d'État.

La facture du premier réacteur de troisième génération de type EPR construit sur le sol français, à Flamanville, dans la Manche, a triplé à 12,4 milliards d'euros et le chantier a accumulé les retards.

L'arrêt définitif de la plus vieille centrale nucléaire encore en service à Fessenheim (Haut-Rhin) dans la nuit de lundi à mardi, n'aura finalement pas attendu le raccordement de cet EPR, contrairement à ce qui était un temps envisagé.