Hinkley Point : le gouvernement britannique dit oui, mais...

Par latribune.fr  |   |  398  mots
Le projet, de 18 milliards de livres (21,2 milliards d'euros), est financé en partie par des capitaux chinois.
La Première ministre Theresa May a finalement donné son feu vert à la construction par EDF de deux nouveaux réacteurs nucléaires de type EPR dans le sud-ouest de l'Angleterre. Son aval est toutefois assorti de nouvelles conditions.

Après plusieurs mois d'incertitudes et de tensions diplomatiques entre Londres et Paris, le gouvernement du Royaume-Uni a dit oui. La Première ministre britannique, Theresa May, a donné jeudi 15 septembre son feu vert à la construction par EDF de deux nouveaux réacteurs nucléaires de type EPR à Hinkley Point, dans le sud-ouest de l'Angleterre: un projet de 18 milliards de livres (21,2 milliards d'euros) financé en partie par des capitaux chinois. Le ministre aux Entreprises, Greg Clark, a déclaré dans un communiqué:

"Nous avons décidé de la construction de la première centrale nucléaire depuis une génération".

L'entourage de François Hollande a précisé:

"Theresa May a appelé le président hier soir pour l'informer de son accord sur le lancement du projet de deux EPR à Hinkley point".

Le gouvernement du RU a aussi confirmé que l'accord sur Hinkley Point prévoit un prix de 92,95 livres sterling (82,8 euros) par mégawatt heure pendant 35 ans. Il ajoute toutefois que son aval à ce projet est assorti de nouvelles conditions, qui lui permettent notamment d'intervenir dans une cession éventuelle de la participation de contrôle d'EDF dans le projet. Des mesures additionnelles au projet initial permettraient "d'améliorer la sécurité", a précisé Greg Clark.

Le titre d'EDF en baisse

En juillet, quelques heures seulement avant la signature officielle du projet, la nouvelle occupante du 10, Downing Street avait, à la surprise générale, décidé de le mettre en suspens, expliquant avoir besoin de temps pour évaluer les implications de ce dossier.

L'approbation donnée par le gouvernement britannique à la construction de la centrale nucléaire controversée Hinkley Point C, en Angleterre, "crédibilise" la filière nucléaire française en pleine refonte, a réagi le secrétaire d'Etat français à l'Industrie, Christophe Sirugue.

"On est très satisfait. Bien sûr, cela affirme l'excellence française dans le domaine de la filière nucléaire. C'est quand même la première commande en Europe depuis Fukushima (...). Cela valide l'engagement du gouvernement français de refondation de la filière nucléaire et puis cela crédibilise à la fois notre savoir-faire et (...) nos excellentes relations avec les Britanniques. Et, au bout du compte, c'est 4.500 emplois" en France, a-t-il souligné.

Vers 07h35 GMT, le titre EDF perdait 1,65% à 11,05 euros alors que l'indice regroupant les "utilities" européennes était inchangé.

(Avec AFP et Reuters)