Hinkley Point : le PDG d'EDF va attaquer Sud Energie en justice

Accusé de mensonge par le syndicat, Jean-Bernard Lévy a décidé de saisir la justice. Sud Energie avait déclaré que contrairement à ce qu'il disait le PDG connaissait la volonté de Londres de procéder à un nouvel examen du projet Hinkley Point, lors du vote positif du dernier conseil d'administration de l'énergéticien français.
"Le seul élément connu le 28 juillet avant le communiqué du gouvernement britannique était le report de la signature initialement envisagée le vendredi 29 juillet", indique EDF.

Le PDG d'EDF, Jean-Bernard Lévy, va attaquer en justice le syndicat Sud Energie, qui l'a accusé de mensonge dans le cadre du projet Hinkley Point, a annoncé EDF. Le 5 août, Sud Energie "a indûment prétendu qu'il aurait menti aux journalistes en affirmant qu'il ne connaissait pas, lors du conseil d'administration, l'intention du gouvernement britannique de procéder à un nouvel examen du projet Hinkley Point", écrit EDF dans un communiqué, envoyé vendredi soir.

Londres prendra sa décision au début de l'automne

L'entreprise ajoute qu'elle-même et son PDG poursuivront de la même manière "toute personne colportant de telles contre-vérités". Le 28 juillet, le conseil d'administration d'EDF a voté à une étroite majorité en faveur du lancement de ce projet de construction de deux réacteurs de nouvelle génération au Royaume-Uni. Mais quelques heures plus tard, Londres a annoncé qu'il ne comptait prendre sa décision qu'au début de l'automne. Selon plusieurs sources, les administrateurs n'ont pas été informés des hésitations de Londres lors du conseil et certains d'entre eux ont estimé par la suite qu'ils auraient dû l'être.

"Pas d'alerte sur le fond"

Dans un courrier adressé le 2 août aux administrateurs et obtenu par Reuters, Jean-Bernard Lévy explique qu'il a été informé, tard le 27 juillet, que la Première ministre britannique, Theresa May, "demandait un peu plus de temps""Nous n'avions pas d'alerte sur le fond, et nous ignorions l'existence et le contenu du communiqué de presse du gouvernement britannique", ajoute-t-il. Le 29 juillet, Jean-Bernard Lévy avait déclaré à des journalistes qu'il ne savait pas, au moment du conseil du 28, que le gouvernement britannique souhaitait "approfondir sa réflexion".

Nouvel examen du projet

Dans son communiqué, EDF explique qu'"au moment où le conseil d'administration de l'entreprise s'est tenu, EDF et son président n'avaient pas connaissance de la volonté du gouvernement britannique de procéder à un nouvel examen du projet Hinkley Point".

"Le seul élément connu le 28 juillet avant le communiqué du gouvernement britannique était le report de la signature initialement envisagée le vendredi 29 juillet. Or cette possible date de signature, qui n'était pas confirmée, n'avait été, de ce fait, communiquée ni aux administrateurs, ni au marché : son report ne nécessitait donc aucune information rectificative", poursuit le groupe.

EDF se félicite d'autre part du rejet vendredi par le tribunal de grande instance de Paris de la demande de suspension de la décision finale d'investissement.

(avec Reuters)

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Commentaires 10
à écrit le 09/08/2016 à 12:51
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le pire est que l'on veut vendre un produit qui ne fonctionne pas celui en construction en France a combien d'annee de retard vous me direz ce n'est pas pire que les allemands qui eux ont construit un aeroport a berlin pour rien comme celui en p...

à écrit le 09/08/2016 à 9:53
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Il ne devrait s'en prendre qu'à lui-même, en refusant de communiquer la totalité des document au comité d'entreprise et aux administrateurs, il prête le flan à toutes les accusations.

à écrit le 08/08/2016 à 11:05
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Et pourtant syndicats comme les avocats n'ont pas de compte à rendre à la vérité. Pour les uns il s'agit de défendre les super-protégés avec un bon coef de nuisance, pour les autres d'éviter la prison à leurs clients

à écrit le 08/08/2016 à 9:41
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Le monde à l'envers c'est le nucléaire, vaste lieu de magouilles de toutes sortes à cause de son secret défense, qui va porter plainte contre un syndicat simple messager donc. La vérité ne doit pas se savoir or si la vérité était un peu plus dévo...

à écrit le 07/08/2016 à 18:48
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T. May , ministre sous Cameron, depuis l' origine elle est contre le projet et elle en a fait part à F. Hollande lors de son entretien avec ce dernier....lu dans la presse Anglaise .

à écrit le 07/08/2016 à 17:46
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On refait comme lors de l'affaire de l'A380 pur Lagardére il vaut mieux avoir l'air con et incpompétent qu'estre un menteur. Ils ont raison on ne vire pas un PDG pour connerie et incompétence en France.

à écrit le 07/08/2016 à 14:40
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Les Britanniques ont sans nul doute apprécié le "forcing" rire

à écrit le 07/08/2016 à 9:53
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Tout cela n'est pas très respectueux des actionnaires qui ont perdu 50% de leur investissement. Peut-on avoir confiance en l'Etat surendetté et spéculateur?

à écrit le 06/08/2016 à 21:40
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gonflé le Lévy !quand l'AMF est dans ses bureaux, il remet ça ! il aura bien mérité sa prime ! allez l'EPR ! ça sent le bon plan !

à écrit le 06/08/2016 à 16:48
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Faire taire avec de l'argent d'une entreprise publique en plus, c'est ça la démocratie bolchevick!

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