Le Royaume-Uni autorise une nouvelle exploitation du gaz de schiste

Par Hugo Baudino  |   |  425  mots
Le procédé utilisé par le projet de Preston New Road pose problème.
Après un premier projet dans le Yorkshire, validé en mai, le gouvernement britannique vient d’autoriser la mise en place d’un nouveau site d’extraction de gaz de schiste sur son territoire, dans le Lancashire cette fois-ci.

Comme si la leçon n'avait pas été retenue... Alors que les populations et les autorités locales du Lancashire, dans le nord-ouest de l'Angleterre, étaient majoritairement opposées au projet d'extraction de gaz de schiste dans la région, le gouvernement a décidé de donner son feu vert. La société de prospection Cuadrilla sera donc autorisée à pratiquer la fracturation hydraulique afin d'extraire le gaz des sous-sols pour son projet de Preston New Road.

Le gouvernement avait déjà autorisé un projet d'extraction de gaz de schiste sur le territoire britannique en mai dernier. La société Third Energy pourra donc rechercher du gaz par fracturation hydraulique dans le Yorkshire à partir de cet hiver. Si le projet de Preston New Road pose davantage problème, cela vient de la solution utilisée pour extraire le gaz : la fracturation hydraulique horizontale. Censée permettre d'extraire plus de ressource, elle présente également un plus grand danger d'un point de vue environnemental.

Une solution d'urgence ?

Cuadrilla a également un second projet dans le Lancashire, baptisé Roseacre Wood, qui lui n'a pas encore été autorisé par le gouvernement. Le ministre des Communautés Sajid Javid "envisage" de donner l'autorisation à cet autre projet une fois que l'entreprise aura réglé les problèmes de sécurité liés à la proximité d'une autoroute.

Si le gouvernement britannique est passé outre les réticences locales pour permettre à Cuadrilla d'agir car le pays se voit confronter à un problème d'approvisionnement énergétique. En effet, un tiers des gisements britanniques de pétrole situés dans la mer du Nord pourraient fermer d'ici à 2020. Phil Foster, directeur du courtier Love Energy, explique ainsi que le gouvernement "n'avait pas le choix" et que le fait qu'il ne tienne pas compte de ce que pense la population du Lancashire pourrait "ouvrir la porte à d'autres projets à travers le Royaume-Uni".

En France, la question du gaz de schiste n'est toujours pas réglée non plus. Si l'extraction de la ressource sur le territoire est toujours interdite, EDF et Engie (ex-GDF Suez) ont prévu d'importer du gaz de schiste américain. Le PDG de Total Patrick Pouyanné s'est également déclaré favorable à cette solution, renoncer à ce marché serait pour lui "une erreur pour l'industrie européenne". La ministre de l'Environnement Ségolène Royal est de son côté opposée à ces importations et elle a déclaré en mai dernier, lors des questions au gouvernement, qu'elle allait "examiner juridiquement la façon dont nous pouvons interdire l'importation de gaz de schiste".

(Avec AFP)