Les citoyens chinois plébiscitent massivement les énergies vertes

Par Dominique Pialot  |   |  325  mots
Les Chinois se disent prêts à payer plus cher pour s'approvisionner en électricité propre.
Pékin est déjà le premier marché mondial pour les énergies renouvelables. Mais à l’intérêt économique et à la nécessité pour le gouvernement de s’attaquer au problème de la pollution urbaine, s’ajoute désormais le soutien des citoyens. Un argument supplémentaire pour les promoteurs de ces énergies propres pour faire sauter les quelques obstacles qui freinent encore leur développement.

Sans surprise, un sondage conduit par Ipsos auprès de 3.000 citadins à la demande de l'association chinoise des énergies renouvelables, rendu public aujourd'hui, révèle que plus de 90% des Chinois s'inquiètent de la pollution qui a rendu tristement célèbres les villes du pays ces dernières années. Sachant que cette pollution (qui se manifeste par l'émission de particules fines qui en font un véritable problème de santé publique) provient majoritairement de la combustion du charbon, les Chinois sont encore plus nombreux (92,6%) à miser sur les énergies vertes pour remédier à ce fléau.

Mieux, ils sont prêts à payer plus cher pour s'approvisionner en électricité propre : jusqu'à 10% de plus sur leur facture mensuelle, pour plus de 90% d'entre eux. Le président de l'association chinoise des énergies renouvelables ne s'est pas privé de comparer ces résultats avec les 50% et 48% obtenus récemment à cette même question aux Etats-Unis et au Royaume-Uni.

39 milliards de kilowattheures verts gaspillés

Fort de ce plébiscite, il demande au gouvernement de permettre aux citoyens de s'approvisionner en électricité verte assortie de tarifs particuliers et de certificats d'origine ou de l'acheter directement auprès de producteurs de renouvelables. D'après le sondage, 87% des répondants souhaitent disposer d'informations concernant la source d'énergie utilisée pour produire leur électricité. Autre demande de l'association : favoriser les énergies renouvelables dans l'accès aux réseaux électriques. Aujourd'hui, les producteurs sont contraints de déconnecter leurs installations des réseaux lorsque l'offre dépasse la demande, ce qui occasionne un gaspillage d'électricité propre estimé à 39 milliards de kilowattheures.

REN 21, une initiative internationale de promotion des renouvelables, affirme que cette situation, qui nuit à la rentabilité du secteur et à son attractivité auprès des investisseurs, pourrait en freiner le déploiement.

Les énergies renouvelables n'en a pas moins représenté près d'un quart de la production d'énergie dans le pays en 2015, essentiellement sous la forme d'hydroélectricité.