EDF Energies Nouvelles veut profiter des vents porteurs chinois

Avec sa prise de participation majoritaire dans UPC, EDF EN s’empare d’un portefeuille de parcs éoliens sur le premier marché mondial des énergies renouvelables.
Dominique Pialot
Avec cette acquisition, qui intervient six mois après la prise de 50% des parts de SITAC Wind Management and Development en Inde, EDF EN est présente dans 21 pays.

Avec 145 gigawatts installés fin 2015 (et 31 GW pour la seule année 2015, soit la moitié du marché mondial), la Chine est devenue le premier marché mondial de l'éolien. Et elle ne compte pas en rester là, puisque ses objectifs s'élèvent à 200 GW à l'horizon 2020.

De quoi susciter les convoitises des acteurs du monde entier, et notamment celles de EDF, déjà présent en Chine depuis trois décennies et actuellement très impliquée (avec Areva) dans la construction de l'EPR de Taishan, en partenariat avec China General Nuclear (CGN).

C'est via une prise de participation majoritaire (80%) dans UPC Asia Wind Management (AWM) que EDF Energies Nouvelles (EN) prend pied sur le marché chinois. Spécialisé dans l'éolien, ce développeur, naguère détenu par l'américain UPC et le fonds d'investissement américain GEF, servira de plateforme au groupe pour se familiariser plus largement avec les énergies renouvelables en Chine. Ses actionnaires historiques demeurent au capital et le CEO conserve son poste, épaulé par une équipe renforcée de cadres issus de EDF EN et de EDF China. « Alliance avec un autre opérateur ou rachat d'un développeur indépendant, nous avons étudié toutes les alternatives », explique Bruno Fyot, directeur général délégué de EDF EN notamment en charge de l'international.

UPC sélectionné à l'issue d'un processus approfondi

Sur un marché où les cinq principaux énergéticiens nationaux se taillent la part du lion,  UPC a été sélectionné après un screening de 18 mois. « Nous cherchions un développeur d'une taille compatible avec notre développement, un acteur auquel nous puissions apporter une valeur ajoutée », précise Bruno Fyot. « La qualité du management, habitué à travailler avec des Occidentaux, avec lequel nous avons longuement échangé, a également beaucoup pesé dans notre choix », ajoute Antoine Cahuzac.

EDF ne dévoile pas le montant pour lequel elle acquiert un portefeuille d'actifs de 1,3 GW pour partie déjà opérationnel (donc, générateur de cash), pour partie en construction et pour partie en projets. « La plupart de ces projets (dont la qualité a été validée par EDF EN) sont répartis dans le Sud du pays, là où sont concentrées  les zones de consommation et où le « curtailment » (la nécessité d'interrompre l'injection de l'électricité pour cause de demande trop faible ou de réseaux défaillants) est nettement plus limité que dans le Nord », se réjouit Antoine Cahuzac, directeur général de EDF EN.

EDF EN présent dans 21 pays

L'objectif de l'électricien français est de développer 150 à 200 mégawatts par an, en partenariat avec de grands énergéticiens ou fonds d'investissement chinois, et pour un coût de 1 million d'euros par MW. La production est vendue dans le cadre de contrats de 20 ans fonctionnant sur le principe de tarifs d'achat situés dans une fourchette de 75 à 95 €/MW selon les provinces, proche des tarifs jusqu'ici pratiqués en Europe. Fort de ses quelque 12 à 13 GW de parcs renouvelables déjà opérés dans le monde (dont les deux-tiers pour compte de tiers), EDF EN veut apporter à UPC son expertise en matière d'opération et maintenance, de sélection de sites, d'optimisation de la production ainsi que de services système garantissant la stabilité de la fréquence.

Sans démentir son intérêt pour le marché chinois du solaire, tout aussi prometteur que celui de l'éolien avec 45 GW installés fin 2015, Antoine Cahuzac rappelle que « les barrières à l'entrée y sont nettement plus basses que dans l'éolien ».

Avec cette acquisition, qui intervient six mois après la prise de 50% des parts de SITAC Wind Management and Development en Inde, EDF EN est présente dans 21 pays, tous «  alignés avec la stratégie du groupe, bénéficiant d'un cadre régulatoire correct, d'une demande en énergie croissante, d'une volonté de décarboner cette énergie et d'une bonne disponibilité de la ressource ».

Dominique Pialot

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Commentaires 2
à écrit le 12/07/2016 à 22:16
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comment est ce possible! une entreprise étranglée financièrement, incapable de faire face à ses engagements! comment peut elle se permettre cela si ce n'est en étant assurée de compter sur l'argent public, celui de nos impots! L'état vient de lui ref...

à écrit le 12/07/2016 à 14:33
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Merci pour cet article, sait on combien de gigawatt les centrales nucléaires françaises fournissent à leur maximum de possibilité dans les conditions les plus sûres bien sûr ?

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