Pollution : la Chine bloque la construction de grands projets industriels

Par Anaïs Cherif  |   |  442  mots
Pékin a connu l'un de ses plus important pic de pollution le 21 décembre 2016, recouvrant près d'un dixième de la surface de la Chine.
Pékin a ordonné mercredi la suspension de grands chantiers entre le 15 novembre et le 15 mars. Cette opération appartient à la politique de la "guerre à la pollution", mise en oeuvre par les autorités chinoises depuis quatre ans.

Trêve hivernale pour les chantiers chinois. Les grands projets industriels s'apprêtent à être bloqués dans les régions les plus polluées du pays - comme à Pékin, a rapporté mercredi l'agence de presse Chine nouvelle. L'interdiction s'étend du 15 novembre au 15 mars. La construction de routes et de systèmes hydrauliques, ainsi que la démolition de logements, seront ainsi suspendus dans la majeure partie de la capitale pendant l'hiver, précise The Independant. En revanche, certains "grands projets de subsistance", comme les chemins de fer, les aéroports et les logements abordables, pourront obtenir des dérogations auprès des autorités chinoises.

Pour décider du sort des constructions, Pékin va instaurer un nouveau système d'alerte à la pollution, qui ira des zones les plus épargnées - "zones vertes, pas d'alerte" aux plus touchées (zones "rouges"), où l'environnement et les ressources naturelles sont fortement dégradées ou surexploitées. "Pour les zones en alerte rouge, les autorités de l'Etat bloqueront toute autorisation aux projets concernés", écrit Chine nouvelle, citant un document du gouvernement central. Les entreprises qui ne respecteront pas l'interdiction pourront se voir infliger "des amendes, des restrictions de production et des fermetures", poursuit l'agence.

La pollution coûte 1.400 milliards de dollars à la Chine

En décembre, un pic de pollution recouvrant près d'un dixième de la surface de la Chine a paralysé le pays : fermeture des aéroports, des écoles, des autoroutes.... Environ 460 millions de personnes auraient été touchées. Les chinois perdent entre 3 à 7 ans d'espérance de vie selon les régions, d'après une étude publiée en juillet dernier par l'Académie nationale des sciences des États-Unis. Une pollution qui a aussi un coût.

Selon les derniers chiffres de l'OCDE, publiés en 2014, le coût de la pollution en Chine s'élevait à 1.400 milliards de dollars en 2010. Cela représente le coût économique annuel des décès causés par la pollution de l'air ambiant. Il a augmenté de 90% en Chine entre 2005 et 2010 - contre une hausse de 10% pour les pays de l'OCDE sur la même période.

Toujours selon l'OCDE, le nombre de décès dû à la pollution atmosphérique a augmenté de 5% en Chine entre 2005 et 2010, pour s'établir à 1,3 million de décès. En utilisant le modèle de l'OMS pour convertir les niveaux de pollution en taux de mortalité, une étude publiée en février 2016 par l'université californienne de Berkeley estimait à 1,6 million de décès par an - soit 4.000 morts par jour,  attribués à la pollution de l'air ambiant en Chine.

(Avec Reuters)