Electricité : menace de coupures en janvier, le redémarrage des réacteurs nucléaires d’EDF est plus lent que prévu (RTE)

Par latribune.fr  |   |  490  mots
C'est en janvier que le réseau électrique pourrait se trouver sous grosse tension. (Crédits : Reuters)
RTE tire la sonnette d'alarme pour le début d'année 2023. Alors que 24 réacteurs sur 56 sont encore à l'arrêt, le gestionnaire dit s'attendre à un risque de tensions sur le réseau « élevé sur le mois de janvier », même en cas de « vague de froid modérée ».

Le scénario redouté d'un hiver difficile pour l'approvisionnement électrique se profile. Ce vendredi, le gestionnaire du réseau de transport d'électricité RTE avertir que le risque de tensions sur le réseau électrique français en janvier est désormais « élevé ». En cause : le manque de disponibilités de réacteurs nucléaires d'EDF, dont la remise en marche tarde plus que prévu.

 Recours possible à Ecowatt

Le risque de recours au dispositif Ecowatt (et en particulier au signal d'alerte rouge) semble lui aussi « élevé sur le mois de janvier mais dépendra largement des conditions climatiques et de la possible survenue d'une vague de froid même modérée », selon le relevé mensuel des « perspectives pour le système électrique » publié par RTE. Ce dispositif prévient les foyers lorsque le risque de coupures d'électricité est important et les appelle à modérer leur consommation électrique.

De l'ordre de 40 gigawatts (GW) de puissance du parc nucléaire devraient être disponibles début janvier, selon la prévision de RTE, contre 45 GW prévu par RTE le 14 septembre. Cela correspond à environ 65% de la capacité nucléaire installée.

EDF, de son côté, prévoyait la semaine dernière dans son calendrier officiel une disponibilité de 48 GW au 1er janvier.

Fin octobre, 24 réacteurs sur les 56 existants sur le sol de la métropole étaient encore à l'arrêt selon EDF. Le parc nucléaire ne pourra fournir que 40 gigawatts en janvier, contre 45 gigawatts escomptés dans les prévisions de septembre. L'énergéticien se voit confronté à un double problème de corrosion sur les certains réacteurs, qui nécessite des tests de vérifications et des travaux, mais aussi à la pause programmée de certains réacteurs pour de la maintenance habituelle.

 Impact des grèves

A ces difficultés sont venus s'ajouter les retards occasionnés par la pandémie mais aussi des grèves en septembre et en octobre pour des hausses de salaires. Ce mouvement, débuté le 13 septembre et terminé le 27 octobre, a occasionné des baisses de production sur quatre réacteurs, et allongé la durée des opérations de maintenance sur ceux à l'arrêt forcé.

Fin octobre, RTE s'était déjà alarmé des conséquences de ces débrayages. « Les mouvements sociaux sur le parc nucléaire ont conduit à des prolongations d'arrêt généralement de deux à trois semaines sur les réacteurs dont la remise en service était imminente ou proche », avait indiqué fin octobre le gestionnaire, craignant que la grève ait des « conséquences lourdes sur le cœur de l'hiver ».

 (Avec AFP)