Tout le monde n'a pas les moyens d'organiser sa couverture

Le renchérissement du prix des métaux est récent. Mais c'est surtout leur volatilité qui prend de court les acheteurs.
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Deuxième acheteur de cuivre au monde, le groupe Nexans, spécialisé dans les câbles, a publié jeudi dernier son chiffre d'affaires "à cours de métaux constants". Étonnant à tout le moins. Le cuivre, dont la société avait acheté pour 2,6 milliards d'euros en 2010, a fluctué entre 8.800 et 10.000 euros au premier semestre. La société couvre plus de la moitié de ses besoins sur le marché à terme, afin de lisser le prix sur un an. Ce qui est loin d'être le cas général. Pour Julien Baché, directeur d'IDK, distributeur de climatisations, les errements du cuivre sont devenus ces derniers mois un facteur de stress majeur. Le métal rouge représente 25% du chiffre d'affaires de sa PME. Il n'envisage pourtant pas de recourir aux marchés à terme en raison du coût des opérations. "Notre stratégie, c'est plutôt d'acheter par petites quantités", explique l'entrepreneur.

Et tous les industriels n'ont d'ailleurs pas la liberté d'effectuer ce choix. Si les principaux métaux non ferreux, comme l'aluminium, le nickel, le plomb, l'étain et le cuivre, bénéficient d'un prix de référence sur le marché londonien du London Metal Exchange (LME), les consommateurs d'acier sont en revanche moins bien lotis. Car le marché à terme sur l'acier est balbutiant, et les banques ne proposent pas de produits de couverture qui y soient adossés. Sur les deux contrats lancés en 2008 par le LME, concernant des "billettes", soit des grosses feuilles d'acier, l'un a été arrêté. Sur l'autre, les échanges sont rares. Dans ce contexte, les acheteurs d'acier, comme Vallourec, qui fait des tubes, ou Lafarge, qui arme son béton, se voient contraints d'accepter le prix dicté par ArcelorMittal, numéro un mondial avec une production deux fois plus importante que son challenger chinois. Lesquels répercutent des prix du minerai de fer en pleine explosion. Le brésilien Vale a augmenté ses prix de 58% en 2011. Aline Robert

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