Semi-conducteurs : une "situation extrêmement tendue" jusqu'à fin 2021, selon le PDG de STMicroelectronics

Par latribune.fr (Avec AFP)  |   |  318  mots
(Crédits : Denis Balibouse)
Face à la pénurie, Jean-Marc Chéry a évoqué l'idée d'une "coopération dans l'urgence" entre entreprises. Dans les fonderies et les sous-traitants des constructeurs automobiles, le climat économique et social est déjà particulièrement fragile.

La situation sur le marché des semi-conducteurs sera "extrêmement tendue" jusqu'à la fin de l'année, avant un début de régulation au premier semestre 2022, a estimé mardi le PDG du fabricant franco-italien de composants électroniques STMicroelectronics Jean-Marc Chéry.

Un pronostic qui ne va pas rassurer les acteurs du secteur automobile français, touchés de plein fouet par la pénurie. A Mulhouse, Sochaux, Rennes, les usines de l'Hexagone sont confrontées à l'arrêt des production. Symbole des difficultés rencontrées par les fonderies, les sous-traitants des constructeurs, celle de Renault, à Caudan en Bretagne.

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"Nous pensons que la situation va être extrêmement tendue jusqu'à la fin de l'année", a déclaré M. Chéry, interrogé sur BFM Business, évoquant une "coopération dans l'urgence" entre entreprises pour gérer la situation.

"Et ensuite ça devrait commencer à se réguler au premier et deuxième trimestre 2022, et la queue de difficulté sur la fin de 2022", a-t-il avancé.

Le marché des semi-conducteurs est sous la pression d'une forte augmentation de la demande mondiale depuis l'automne dernier "qui créé un sentiment de pénurie".

Un pic de la demande lié au Covid

Reprise après les fortes perturbations dans l'industrie liée à la crise du coronavirus, "tendance lourde" de l'électrification de la flotte automobile: "Il n'y a pas des réserves de capacité infinies à faire immédiatement face à ce pic de demande", insiste Jean-Marc Chéry.

Pour répondre à l'augmentation de la demande pour l'électronique embarqué dans les voitures, STMicroelectronics a augmenté ses investissements de 1,5 milliard à 2 milliards d'euros.

Mais "entre le moment où vous décidez de l'investissement et le moment où l'usine tourne à plein il faut à peu près entre 48 et 60 mois", souligne le PDG.

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