SNCF : Pépy envisage la fin des trains diesel et l'arrivée de l'hydrogène en 2035

Par latribune.fr  |   |  560  mots
Guillaume Pépy ambitionne de faire rouler des trains à hydrogène dès 2035. (Crédits : Reuters)
La SNCF a pour objectif de cesser d'utiliser des locomotives diesel d'ici 2030-2035 pour les remplacer notamment par des trains à propulsion hydrogène a annoncé, ce vendredi, le directeur général de la SNCF Guillaume Pépy.

La transition énergétique dans le secteur ferroviaire se dessine peu à peu. Guillaume Pépy, PDG de la SNCF, en a précisé les contours à moyen terme, ce vendredi sur RTL, en annonçant que l'entreprise qu'il dirige se donne comme objectif la fin des trains propulsés à l'aide d'un moteur diesel d'ici 2035. "On accélère la cadence", a souligné M. Pépy. "Il faut qu'on arrive à sortir du diesel ferroviaire (...), on va dire en 2030, 2035", a-t-il dit, avant de repréciser "2035".

Selon Guillaume Pépy, 20% des trains en circulations actuellement fonctionnent "avec la traction diesel" soit l'équivalent de 3.500 trains. Si 2035 peu sembler une échéance lointaine, la première estimation quant à l'abandon du diesel portait davantage sur 2040, rappelle le responsable des technologies ferroviaires Pierre Izard.

Vers des trains à hydrogène

Pour parvenir à cet objectif, l'idée est d'opter pour des énergie propres. Une première solution consiste à transformer les trains diesel existants en hybrides en remplaçant des moteurs par "une très, très grosse batterie". "Ça existe dans la voiture, vous faites la même chose", a expliqué M. Pépy. "L'avantage c'est que quand le train sort de la ville, il est sur sa batterie et donc c'est propre,  mais l'inconvénient c'est que ce n'est pas 100% propre."

La deuxième option envisagée, "beaucoup plus ambitieuse" selon le patron de la SNCF, est de remplacer les rames propulsées au diesel  par des trains à hydrogène. Il s'agit d'une "vraie solution" même s'il reste "plein de problèmes à résoudre", a concédé Guillaume Pépy qui, en dépit des doutes, assure vouloir "s'y engager à fond". Il a en revanche exclut la possibilité d'électrifier toutes les lignes. Preuve de cet engouement, "on va passer commande à l'été (2019) de prototypes, ce sera probablement des prototypes Alstom, et on aura ces prototypes début 2022 en France, j'espère plusieurs prototypes parce qu'il y a beaucoup de régions (...) qui sont intéressées", a-t-il détaillé.

Les constructeurs de trains s'engouffrent dans la brèche

Le constructeur français Alstom fait circuler depuis la mi-septembre un prototype dans le nord de l'Allemagne, avec une autonomie d'environ 1.000 kilomètres entre deux pleins. En France, où le gouvernement veut qu'un train à hydrogène soit homologué d'ici 2022, Alstom propose d'adapter la chaîne de traction - "Made in France", puisque fabriquée à Tarbes (Haute-Pyrénées) - du train allemand à du matériel TER existant déjà ou à un tram-train plus léger pour les petites lignes.

Lire aussi : En finir avec les locomotives diesel : Alstom lance le premier train à hydrogène du monde

Dans le même ordre d'idées, des constructeurs comme Siemens et Bombardier proposent des trains hybrides fonctionnant en mode électrique sous caténaires et sur batteries, ce qui permet de terminer un parcours sur un bout de ligne non électrifié, ou de traverser sans polluer des zones urbaines ou des parcs naturels. Le député LREM Benoît Simian, à qui le gouvernement a confié une mission sur le verdissement du parc ferroviaire, doit rendre un rapport sur le sujet d'ici la fin novembre.

(Avec AFP)