Auchan et Metro signent une alliance franco-allemande pour mener la guerre des prix

Par Marina Torre  |   |  391  mots
En 2012, le groupe de Düsseldorf a cédé des hypermarchés à Auchan en Europe de l'Est pour 1,1 milliard d'euros.
La guerre des prix entre distributeurs étend ses effets hors des frontières: le français Auchan et l'allemand Metro ont annoncé, ce jeudi, leur alliance pour réaliser leur achats de produits internationaux. Un nouvel épisode dans le mouvement de concentration opéré en France.

Hasard du calendrier? Auchan et Metro ont choisi ce jeudi 23 octobre pour officialiser l'union de leurs achats internationaux... Le jour même où, en France, les ministres de l'Economie, de l'Agriculture et de la Consommation avaient convoqué les principaux acteurs de la grande distribution et leurs fournisseurs pour s'accorder sur les négociations commerciales à venir. Négociations qui attisent des tensions depuis des mois en raison d'une guerre des prix entre distributeurs et qui a forcé certains d'entre eux à former des alliances.

Ensemble face aux fournisseurs asiatiques

Dernière en date, donc, celle du français Auchan et de l'allemand Metro. Premier sujet de l'accord, effectif dès novembre, d'après le communiqué publié par ce dernier: des négociations communes pour l'achat de marques internationales. Ensuite, les deux groupes réunissent leur achats de produits non-alimentaires, sauf électronique, pour leurs marques propres (ou pour des produits sans marque). L'idée? Se placer en position de force en mutualisant leurs ressources "à Hong Kong et Shanghai", pour faire face aux fournisseurs "situés en Asie", mais aussi en Europe de l'Est.

Les liens entre Auchan et Metro ne sont pas neufs. Pour mémoire, en 2012, ce dernier avait cédé des hypermarchés en Europe de l'Est au français pour 1,1 milliard d'euros.

Auchan allié à Système U en France

Début septembre, le groupe dirigé par Vianney Mulliez annonçait un accord de coopération similaire, mais pour les marques nationales, avec le réseau Système U. Il était précisé que:

"Cet accord de coopération portera sur la négociation à l'achat des marques internationales et nationales à l'exception des Produits Frais traditionnels issus des filières agricoles. Fruits et légumes, fromages à la coupe, boulangerie, pâtisserie, viande et poisson sont donc exclus de cette coopération. Les marques propres qui représentent 25% du chiffre d'affaires en moyenne chez les deux  enseignes ne sont pas incluses dans cette coopération à l'achat."

Il ne s'agit pas d'une alliance capitalistique, comme l'a fait remarquer Stéphane Le Foll, le ministre de l'Agriculture, ce jeudi. Mais cette union, à laquelle s'ajoute celle de Casino et Intermarché effraient les acteurs de la filières agroalimentaires, qui disent avoir déjà souffert de la guerre des prix. C'est pourquoi le gouvernement a saisi l'Autorité de la concurrence pour un avis sur ces mouvements de concentration.