La France bien partie pour rester la première destination touristique mondiale

Par Flavie Camilotto  |   |  1111  mots
86% des professionnels du tourisme estiment que la fréquentation a été très bonne en France. (Crédits : Eric Gaillard)
L’été touche à sa fin mais l’arrière-saison promet encore de beaux succès pour la saison touristique 2022. Les chiffres du tourisme sont bons et permettent à la France de confirmer son rang de numéro un mondial dans le secteur.

Avec une reprise du tourisme français et le retour des visiteurs internationaux, le tableau de l'été 2022 est encourageant. Malgré de nombreuses difficultés telles que l'inflation, la pénurie de main-d'œuvre ou encore les épisodes climatiques divers, 25 millions de touristes étrangers sont venus dans l'Hexagone en juillet et août, selon Atout France, l'agence française de promotion du tourisme, qui a dressé lundi le bilan de la saison estivale.

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Ce sont également 7 Français sur 10 qui sont partis en vacances cet été, soit 35 millions d'entre eux contre 6 Français sur 10 en 2021, a expliqué Olivia Grégoire, ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de l'Artisanat et du Tourisme. La clientèle française a notamment préféré la proximité en séjournant en France, participant ainsi au rebond du tourisme français.

« Je veux saluer, au nom du gouvernement, l'engagement de nos acteurs du tourisme, leurs performances, sans oublier nos compatriotes qui ont fait preuve d'une forme de patriotisme touristique » a confié Olivia Grégoire. « La France est un très beau pays, les acteurs du tourisme français sont de très grands acteurs et ensemble, nous avons bien l'intention de rester la première destination mondiale » a-t-elle ajouté.

Retour des touristes étrangers

Avant la crise sanitaire, la France était le leader mondial du secteur touristique. Néanmoins, la pandémie du Covid-19 a rebattu les cartes et cette saison estivale 2022 a été un bon indicateur de la reprise du tourisme français. Si l'Insee n'a pas encore publié les données officielles de cette saison, l'inflation n'a pas freiné les dépenses touristiques qui étaient supérieures à celles de 2019. En juillet 2022, le taux d'occupation des hôtels en France métropolitaine était de 80% (soit plus qu'en 2019, déjà une année record) selon Nicolas Dupas, directeur en charge des questions touristiques de la Direction générale des entreprises (DGE). 130 millions de nuitées étaient attendues pour les campings cet été et les parcs de loisirs ont enregistré une hausse moyenne de 18% sur leur chiffre d'affaires de juillet, comparé à l'été dernier.

Ainsi, le tourisme français a connu un véritable rebond cet été, et cela est en partie dû aux touristes internationaux. Au vu du contexte national et international, « la France a maintenu ce rôle de valeur refuge du tourisme international en période de crise », selon un représentant d'Atout France. En 2019, les visiteurs internationaux représentaient le tiers des dépenses touristiques réalisées sur le territoire français (56,7 milliards d'euros), preuve que le tourisme international représente une part importante du secteur touristique de l'Hexagone.

Néerlandais, Belges et Allemands étaient au rendez-vous mais cet été, ce sont les Britanniques qui ont fait leur grand retour. De plus, les clientèles Américaines et du Golfe ont beaucoup dépensé (+100% par rapport à l'an passé) ; l'inflation en France était moins forte que les destinations concurrentes de l'Union Européenne. Ainsi, l'inflation n'a pas dissuadé les touristes qui, après deux années de crise sanitaire, avaient envie de (re)découvrir l'Hexagone. D'ailleurs, 86% des professionnels estiment que la fréquentation a été très bonne, ce qui permet donc à la France de maintenir son leadership mondial dans le secteur du tourisme.

Une aide indispensable de l'État

Historiquement, la France est le pays du tourisme et après deux années de pandémie, l'aide de l'État dans ce secteur est importante car elle permettra, sur le long terme, de le redynamiser. La ministre déléguée chargée du Tourisme, Olivia Grégoire, a annoncé qu'un Plan Destination France était en préparation. Ce plan a pour but de venir en aide aux deux millions d'acteurs du tourisme avec deux milliards d'euros mobilisés sur trois ans. Ce plan d'aide vient après l'octroi de Prêts garantis par l'État (PGE) durant la pandémie.

« Sur l'ensemble du secteur du tourisme, près de 120.000 entreprises ont souscrit un PGE pour un montant global d'un peu plus de 12 milliards d'euros », a-t-elle indiqué.

Beaucoup de professionnels s'inquiètent aujourd'hui du remboursement de ces PGE car, au 30 juin 2022, seuls 10% d'entre eux étaient remboursés dans leur intégralité. Cependant, ces prêts peuvent faire l'objet de rééchelonnement et la ministre a indiqué qu'il était « important que les acteurs du secteur se rapprochent de la médiation du crédit ».

Une nécessaire revalorisation des métiers du tourisme

La filière du tourisme doit néanmoins faire des efforts quant à la « rémunération, la qualité du travail et la conciliation de la vie personnelle et de la vie professionnelle ». En septembre, le gouvernement lancera ainsi une campagne de communication nationale visant à valoriser les métiers du secteur touristique. « C'est une campagne que nous avons financée et que nous finalisons avec les acteurs du tourisme » a précisé la ministre.

Dans la Région Sud, une campagne de valorisation des métiers du tourisme avait déjà été mise en place comme l'explique François de Canson, troisième Vice-Président de région, en charge du développement économique, de l'attractivité, du tourisme et de la prévention des risques majeurs. « Au mois de juin, il y avait encore 45 000 postes à pourvoir, et en fin de campagne, on a fini à moins de 3 000 postes ». Plus globalement, à l'échelle nationale, 1,4 milliards d'euros sont dédiés à l'orientation des chômeurs de longue durée vers les métiers « sous haute tension tels que l'hôtellerie et la restauration », a souligné la ministre déléguée du tourisme.

Vers un tourisme plus durable

Ce travail de revalorisation des métiers du tourisme doit se faire en parallèle d'une évolution de ce secteur, vers un « tourisme plus durable et social », un tourisme qui « s'adapte aux évolutions sociétales et aux changements environnementaux », défend la ministre. Le plan de sobriété énergétique mis en place par le gouvernement touche également les professionnels du tourisme qui doivent, eux aussi, faire des efforts. Sur ce point, la ministre déléguée chargée du tourisme a appelé à l'inventivité des acteurs locaux et des communes.

De plus, dans un contexte de changement climatique, se pose la question du sur-tourisme. Il ne faut pas moins de tourisme mais un tourisme plus qualitatif et soutenable, a défendu la ministre. Le véritable défi sera donc de savoir comment faire du tourisme de masse un tourisme plus attentif à l'environnement au cours des prochaines années.

(Avec agences)