Plus de 300.000 étudiants internationaux ont posé leurs valises sur le territoire français pour l'année 2021-2022. Un record historique pour l'Hexagone puisque ce chiffre dépasse, pour la première fois, la barre des 300.000 étudiants en mobilité internationale, selon l'étude publiée le 28 novembre 2022 par Campus France, organisme public chargé des étudiants étrangers rattaché aux ministères de l'Enseignement supérieur et des Affaires étrangères.
Au total, ils représentent 11% de l'ensemble des étudiants de l'enseignement supérieur, selon le ministère, en particulier dans les écoles de commerce (+18%). Or, si l'apport culturel des étudiants internationaux est régulièrement mentionné, leur impact économique est, lui, souvent ignoré. Ils constituent pourtant une véritable manne économique pour la France.
Des postes de dépenses multiples
Logement, alimentation, transports, mutuelle...les étudiants internationaux déboursent en moyenne 867 euros par mois, révèle l'étude Campus France, réalisée en partenariat avec l'Institut Kantar Public auprès de 10.000 étudiants internationaux. À ces dépenses s'ajoutent les frais d'inscription dans les universités françaises. « En moyenne, ils s'acquittent de 2.822 euros de frais de scolarité (CVEC contribution à la vie étudiante et de campus, ndlr) », note Campus France, avant d'ajouter qu'au total, ce ne sont pas moins de 873 millions d'euros de frais d'inscription qui ont été générés sur l'année universitaire 2021-2022, tous types d'établissement confondu.
« Leur séjour génère également des recettes pour l'économie française dans une grande diversité de secteurs », explique l'organisme public chargé des étudiants étrangers. Les dépenses de transports représentent ainsi l'un des principaux apports économiques des étudiants internationaux avec 461,2 millions d'euros en un an. De plus, 48% des répondants à l'enquête ont avoué travailler durant leur séjour, et l'apport en cotisations sociales salariales atteint 7.800 euros en moyenne pour un seul emploi, et jusqu'à 13.300 euros pour plusieurs emplois par personne. Enfin, pour les étudiants concernés par les frais de dossier, d'obtention de visas et de titres de séjour, la France empoche 34,8 millions d'euros d'apport annuel. Au total, les plus de 300.000 étudiants internationaux en France apportent cinq milliards d'euros à l'économie française par an.
1,35 milliard d'euros net par an pour l'économie française
Même s'ils rapportent plus qu'ils ne coûtent, les étudiants en mobilité internationale sont aussi une source importante de dépenses publiques. À 3,1 milliards d'euros sur un an, la « part d'enseignement pour le niveau supérieur » imputable à ces étudiants constitue la principale dépense de l'Etat, sans oublier les dépenses de sécurité sociale et les aides au logement qui représentent également près de 500 millions d'euros. « 18% des répondants déclarent financer leurs études grâce à des bourses d'études octroyées par les gouvernements de leurs pays d'origine ou par le gouvernement français », indique l'étude, soit 53 millions d'euros subventionnés par l'Etat français.
Ainsi, Campus France évalue le coût total des étudiants étrangers à 3,7 milliards d'euros. En retranchant ces dépenses publiques, l'impact économique net de cette catégorie d'étudiants avoisine donc 1,35 milliard d'euros.
Cependant, la crise sanitaire du Covid-19 a impacté les mobilités étudiantes. Pour près de huit répondants sur dix (78%), la pandémie n'a pas eu de conséquences sur la durée de leur séjour, mais l'apport économique des étudiants étrangers en France a été amoindri, notamment à cause de la réduction des visites des proches, selon Campus France. Leur impact économique « aurait pu être plus important sans la crise sanitaire, sans que l'on puisse déterminer précisément le montant » du manque à gagner, que l'étude estime toutefois à 235,5 millions d'euros.
« Premiers prescripteurs du pays »
« Au-delà de l'impact économique direct, l'accueil des étudiants internationaux a un impact sur le rayonnement de la France », souligne l'étude. Ainsi, pour 88% des répondants, ce séjour en France a des effets positifs directs sur leur envie de travailler avec des entreprises françaises, un chiffre en hausse de 10% par rapport à l'étude réalisée en 2014. De plus, ils sont le même nombre à vouloir revenir en France pour le tourisme. Venus majoritairement d'Afrique, et notamment d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient (32%), mais aussi d'Europe (20%), d'Asie (16%) ou encore des Amériques (8%), ils sont aussi « les premiers prescripteurs du pays ». En effet, 90% d'entre eux recommanderaient la France comme destination d'études, ou encore pour y vivre (75%).