Berlusconi veut marier Alitalia à l'allemande Lufthansa...si elle évite la faillite

Le Chef du gouvernement italien espère une alliance entre Alitalia et Lufthansa. Il évoque un risque de faillite s'il n'y a pas d'accord avec les syndicats sur la restructuration de la compagnie aérienne transalpine. Certains syndicats ont accepté un projet d'accord dénoncé par d'autres.

 Ce lundi soir, le chef du gouvernement italien, Silvio Berlusconi, a évoqué une éventuelle alliance entre la compagnie aérienne Alitalia, au bord de la faillite et l'allemande Lufthansa. "La nouvelle Alitalia pourra établir des alliances avec les compagnies internationales (...) et je peux dire que nous regardons du côté de Lufthansa", a-t-il déclaré au cours de l'enregistrement d'une émission télévisée sur la chaîne publique Rai, selon l'agence de presse Ansa. "De toute façon, toutes les compagnies étrangères intéressées ne pourront être que des actionnaires minoritaires", a-t-il précisé.

Mais pour cela, encore faut-il qu'Alitalia évite la faillite. Et ce n'est pas garanti selon Silvio Berlusconi si un accord n'est pas trouvé avec les syndicats sur la restructuration de la compagnie. Le front syndical s'est en tout cas dissous depuis ce week-end.

Une partie des neuf syndicats représentants le personnel d'Alitalia ont en effet signé un accord-cadre avec la Cai, l'alliance des repreneurs prêts à reprendre la compagnie nationale italienne. Cet accord, accepté par quatre confédérations syndicales mais à rejeté par les syndicats de pilotes et de personnels navigants, fixe notamment les effectifs de la nouvelle compagnie qui compterait 12.500 personnes dont 1.550 pilotes, 3.300 hôtesses et stewards et 7.650 techniciens, employés et cadres dirigeants, selon Ansa.

Les précédentes propositions de la Cai était de ne réemployer que 11.500 personnes, ont indiqué les syndicats cités par l'agence italienne. Les cinq syndicats non signataires ont immédiatement rejeté cet accord dans un texte commun l'estimant "inutile et provocateur" et "ne représentant pas les travailleurs d'Alitalia".

L'approbation du document sur l'accord-cadre représente un "premier pas important pour sauver Alitalia", a déclaré Raffaele Bonnani, le secrétaire-général confédéral de la Cisl à l'issue de la rencontre. Le chef du gouvernement Silvio Berlusconi s'est engagé personnellement dans les négociations et entend coûte que coûte obtenir des partenaires sociaux l'accord qui permettra à l'Italie de conserver une compagnie aérienne nationale. Une faillite d'Alitalia serait "un désastre pour le pays entier", a-t-il martelé a plusieurs reprises ce week-end accusant la gauche d'être derrière "les comportements déraisonnables" des salariés.

La compagnie vit sous perfusion grâce à un prêt de l'Etat et se trouve au bord du gouffre, menacée même éventuellement à court terme de ne plus pouvoir assurer tous ses vols faute d'argent pour le carburant. Détenue à 49,9% par l'Etat, Alitalia, qui perd 3 millions d'euros par jour, s'est déclarée insolvable et a été placée le 29 août sous administration extraordinaire.

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