Le chiffre d'affaires courrier de La Poste (50% de l'activité du groupe) accuse une baisse de 6,3% depuis le début de l'année. Sur l'année, cette activité devrait diminuer de 7%. La crise accentue notablement le repli constaté tous les ans (de l'ordre de 2%). Autant dire que la chute du courrier constitue une mauvaise nouvelle.
Si elle s'attend pour 2010 et les années suivantes, à une baisse de 4% du courrier par an, la Poste estime disposer d'armes efficaces pour lutter contre ce marasme économique. Ainsi, le colis, l'express et la banque sont attendus pour compenser la décroissance du courrier. Dans ces conditions, La Poste escompte dégager des bénéfices cette année (530 millions d'euros de profits en 2008).
Puisque le boum internet et le durcissement de la concurrence risquent d'accentuer considérablement la chute des volumes du courrier, l'entreprise publique est d'ores et déjà entrée dans une phase de rationalisation de ses coûts. Un plan d'économies draconien a donc été mis en place pour un montant global de 200 millions d'euros. Il prévoit, notamment, de ne remplacer qu'un facteur sur trois, voire un sur cinq. En revanche, le plan d'investissements dans des plates-formes de courrier ultramodernes, jugé déterminant du point de vue de la compétitivité, sera maintenu. La Poste explore, en outre, de nombreuses pistes alternatives, comme celles des services innovants (et à forte valeur ajoutée) sur Internet et pour les entreprises (gestion de bases de données et conseils en marketing direct, etc.). "Si les scénarios pessimistes se confirmaient sur l'évolution des volumes du courrier, nous prévoyons sur la période 2009-2015 un plan raisonnable de réductions des charges de 1,5% par an, ce qui représente un milliard d'euros sur sept ans", a précisé à l'Agence France Presse (AFP) une porte parole du groupe. Cette déclaration vient appuyer les informations du journal "Les Echos" qui indique dans son édition de vendredi que La Poste "anticipe une chute de 30% du volume courrier à l'horizon 2015".
Dans ce contexte tendu, l'apport de 2,7 milliards d'euros de fonds propres publics, qui doit suivre le changement de statut prévu au 1er janvier 2010, est très attendu par l'état-major. Les syndicats qui redoutent une privatisation sont résolument opposés à ce passage en société anonyme.
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