L'écotaxe poids-lourds, la mesure verte qui fait voir rouge les agriculteurs

Par latribune.fr  |   |  358  mots
Une partie des agriculteurs a manifesté le 22 octobre en France contre l'éco-taxe poids lourds. (Crédits : © 2009 Thomson Reuters)
Dans plusieurs régions des agriculteurs ont manifesté leur opposition à la taxe applicable le 1er janvier aux poids lourds circulant sur le territoire français.

Il y a eu le lait, les œufs, les nitrates... désormais c'est l'écotaxe poids-lourds qui suscite la colère d'une partie des agriculteurs. Le 22 octobre, certains d'entre eux manifestaient leur opposition à ce que qu'ils considèrent comme un surcoût de trop. 

Ras-le-bol fiscal chez les agriculteurs

Des "opérations escargot"  mais aussi des distributions de légumes ou encore des blocages de routes étaient organisés dans la journée dans plusieurs régions françaises notamment sur la route de Rungis en région parisienne ou bien près d'Avignon. Pour la principale organisation syndicale du secteur, la FNSEA, l'"écotaxe", qui doit entrer en vigueur le 1er janvier:

aboutit à une pression fiscale nouvelle insupportable, qui pèsera au minimum 5 à 10 % du coût de transport des entreprises dont les marges sont déjà faibles.

Désaccord sur les chiffres

Cette taxe rapporterait 760 millions d'euros à l'Etat selon le ministère de l'Agriculture, quand la FNSEA, chiffre son rendement à plus du double: entre 1,3 à 1,8 milliard d'euros. En 2011, au moment du délibéré sur ce dispositif, le gouvernement tablait sur 1,24 milliard d'euros par an. Mais certaines modifications, comme la réduction de 50% pour la Bretagne par exemple, n'avait alors pas été décidées. 

Née du Grenelle de l'environnement sous la présidence de Nicolas Sarkozy, sa mise en place a déjà été repoussée par le gouvernement actuel. Elle doit s'appliquer sur les camions de 3,5 tonnes et plus, circulant sur le réseau national.

Exemption pour les petits producteurs?

Son montant s'élèvera entre 8 et 14 centimes d'euros par kilomètre avec un tarif variable en fonction des routes empruntées et du type de camion utilisé. Concrètement, l'organisation souhaite que les petits producteurs soient exemptés. 

Face à la colère des agriculteurs, Stéphane Le Foll a tenté de calmer le jeu. "J'entends bien les réticences... Il y a des sujets sur lesquels on est en train de regarder", a-t-il déclaré. Ses services précisent que les sommes perçues au titre de cette taxe seront "intégralement fléchées vers la modernisation et le développement des infrastructures"