Les low-cost transportent près d'un passager sur quatre en France

Par Fabrice Gliszczynski  |   |  573  mots
En 2013, les compagnies à bas coûts ont vu leur trafic augmenter en France de 9,3%, un rythme largement supérieur à celui du trafic aérien global (+2,3%). Elles ont transporté près de 40 millions de passagers l'an dernier.

Vueling, Easyjet, Transavia, Volotea ...,les compagnies à bas coûts ne cessent d'étendre leurs ailes dans l'Hexagone. Alors que le trafic aérien des aéroports français a progressé de 2,3% en 2012, à près de 172 millions de passagers, celui des transporteurs à bas coûts a augmenté de 9,3% %, à 38,4 millions de passagers.

"La croissance du trafic est tirée par ces compagnies", a commenté ce mardi Jean-Michel Vernhes, le président de l'Union des aéroports français (UAF), en présentant  les résultats des aéroports français en 2013.

12 millions de passagers supplémentaires depuis 2009

Quasiment identique à celle de l'an dernier, cette hausse permet aux compagnies à bas coûts de représenter 23,8 % du trafic français (+1,5 point). Et même 36,4 % dans les aéroports régionaux, en hausse de 3,1 points par rapport à 2012, et près de 11 points depuis 2008. Entre 2009 et 2013, les low-cost auront donc transporté plus de 12 millions de passagers supplémentaires.

Orly, 1er aéroport low-cost en France

C'est à Orly où le trafic des compagnies à bas coûts est le plus important de France. Il s'élève à 7,3 millions de passagers, en hausse de 7,2% après la forte progression de Vueling, Easyjet, et Transavia. Roissy Charles-de-Gaulle arrive en deuxième position, avec 5,2 millions de passagers, en baisse de 1,6%. Nice se place sur la troisième marche du podium avec 4,2 millions de passagers (+9,4%), et se détache de Beauvais (3,4 million) qui affiche des faibles croissances ces dernières années (+2% en 2013). De la cinquième à la dixième place, les aéroports affichent, pour une grande partie d'entre eux, des croissances à deux chiffres. +16,4% à Bâle-Mulhouse (3,4 millions), +10,5% à Lyon (2,03 millions), +9,6% à Marseille (1,998 million), +4,4% à Toulouse (1,990 million), +17,2% à Bordeaux (1,52 million), +38,2% à Nantes (1,516 million). A l'exception de Beauvais, le trafic low-cost ne représente pas la quasi-totalité du trafic de ces aéroports. En revanche, sur de nombreuses petites plateforme, les compagnies à bas coûts représentent la quasi-totalité du trafic. C'est le cas par exemple à Carcassone, Nîmes, Bergerac, Béziers-Cap d'Agde, …où elles pèsent plus de 97% du trafic.

Forte progression en vue en 2014

Jusqu'où peuvent-elles aller ? Il y a quelques années, l'UAF estimait que les low cost pouvaient rafler jusqu'à "30 à 35 %" du marché tricolore. C'est fort possible. En 2014, un grand nombre d'entre-elles appuient fortement sur l'accélérateur. Vueling, Easyjet et Transavia, la filiale d'Air France, en particulier. Cet été, Vueling, la filiale d'IAG (qui coiffe aussi British Airways et Iberia) exploitera 9 nouvelles routes en France par rapport à l'été 2013. En nombre de sièges, la hausse sera de 25%. Easyjet a prévu l'ouverture d'une dizaine de lignes. Transavia ne sera pas en reste. La compagnie va ouvrir 17 nouvelles lignes cet été, dont 10 à Orly. Bref, alors que Jean-Michel Vernhes prévoit une hausse du trafic français en 2014 du même ordre que celle de 2013, le trafic des compagnies à bas coûts devrait une nouvelle fois connaître une forte progression.

Lignes directrices

Par ailleurs, les petits aéroports devraient être soulagés. La menace d'un durcissement des règles européenne en matière d'aides publiques s'estompe. Bruxelles, qui doit publier très prochainement ses nouvelles lignes directrices en ce sens, devrait abaisser le seuil en dessous duquel les aéroports n'ont pas besoin de notifier une aide au fonctionnement à 700.000 passagers, contre 200 000 prévus initialement. Aujourd'hui, le seuil est fixé à 1 million de passagers. Cet abaissement de seuil ne toucherait aucun aéroport français dans la mesure où aucun n'accueille un trafic entre 700 000 et 1 million de passager.