Cars Macron : le patron de la SNCF veut des prix "justes"... et "viables"

Par Mounia Van de Casteele  |   |  617  mots
Lors du 24e congrès de la FNTV, Guillaume Pepy, le patron de la SNCF a expliqué que, de toute façon "les prix des bus longue distance resteront compétitifs, car les coûts des infrastructures sont faibles". "Mais il faut un juste prix".
"Il faut un juste prix". Guillaume Pepy a exprimé son souhait de revoir à la hausse le prix des trajets en autocar. Il a évoqué une forte pression sur sa filiale, OuiBus, pour qu'elle atteigne l'équilibre.

"Il faut être plus raisonnable, trouver un prix juste et viable", a déclaré mercredi Guillaume Pepy lors du 24ème congrès de la FNTV (Fédération nationale des transports de voyageurs) à la Maison de la chimie, à Paris. Le patron de la SNCF, qui débattait aux côtés de Charles Beigbeder, Président du Conseil de Surveillance de Starshipper, et de Pierre Gourdain, DG France de Flixbus, a expliqué que, de toute façon "les prix des bus longue distance resteront compétitifs, car les coûts des infrastructures sont faibles". "Mais il faut un juste prix", a-t-il insisté en évoquant "une forte pression sur OuiBus pour qu'il arrive à l'équilibre".

Un marché ultra concurrentiel

Rappelons à cet égard que de l'autre côté du Rhin, la Deutsche Bahn, alter ego allemand de la SNCF a annoncé le 16 septembre la suppression de Berlin Linien Bus (BLB), sa filiale de bus longue distance, chroniquement déficitaire. De quoi faire cogiter la SNCF, qui s'est lancée, avec sa filiale Ouibus dans "la bataille" de l'autocar, marquant la première étape de la concentration du secteur en juin dernier.

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Il faut dire en effet que la guerre des prix fait rage depuis la libéralisation du secteur du transport par autocar en août 2015. Si bien que quelques acteurs ont commencé à s'associer pour atteindre l'indispensable taille critique. Et ne pas perdre pieds sur ce marché ultra concurrentiel depuis sa libéralisation avec l'entrée en vigueur de la loi Macron, alors que les taux de remplissage laissent encore à désirer.

Selon les derniers chiffres publiés par le gendarme du rail et de la route (Arafer), le taux de remplissage des autocars est passé de 30,2% en début d'année, à 41% au 2e trimestre. Autrement dit, plus de la moitié des sièges restent vides. La recette moyenne par passager aux 100 km progresse quant à elle de 40 centimes d'euros. Mais reste faible.

Des chiffres encourageants

Cela dit, le chiffre d'affaires cumulé des six opérateurs (Ouibus 28% des lignes commercialisées, Eurolines/Isilines 35%, FlixBus 23%, Starshipper 8%, Megabus 6% et Migratour moins de 1%) s'établit à 40 millions d'euros dont 19 millions HT, rien qu'au deuxième trimestre, précise le régulateur. Ce qui représente une hausse de 56% par rapport au premier trimestre, s'expliquant par l'augmentation de la fréquentation et par la hausse de la recette moyenne par voyageur : 12,6 euros (HT) pour un trajet moyen de 342 km (contre 11,3 euros pour 346 km au 1er trimestre). Des chiffres qui semblent de bon augure pour le secteur.

Un succès ?

D'ailleurs, la FNTV a récompensé mercredi le 5.000.000ème passager des bus Macron, qui était en réalité une passagère. Cette étudiante aux beaux arts a expliqué qu'elle voyageait plus fréquemment depuis la libéralisation du secteur. Cela lui permet de se rendre plus fréquemment à Laval ou à Caen pour retrouver son copain, qu'elle voyait moins souvent auparavant, quand elle prenait le train : "ça coûte plus cher !". Bref. La jeune femme a ainsi eu droit à une jolie photo avec Guillaume Pepy, Pierre Gourdain et Charles Beigbeder.

"Incontestablement c'est un succès", a analysé Guillaume Pepy, estimant que "ces offres [avaient] trouvé un public qui ne voyageait pas avant", écartant du même coup toute "cannibalisation".

Reste que si le secteur a généré de nouveaux emplois et de nouveaux entrepreneurs, la question de la rentabilité demeure primordiale. Du côté de Transdev, comme de la SNCF, le calendrier reste flou. En revanche, le DG France de Flixbus, Pierre Gourdain, a assuré que FlixBus serait rentable en 2017. La confiance règne.

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