Grande première pour Lufthansa : toutes les compagnies du groupe sont désormais rentables

Par latribune.fr  |   |  700  mots
Le groupe compte à côté de Lufthansa, Austrian, Swiss, Eurowings et Brussels Airlines. (Crédits : KAI PFAFFENBACH)
Le premier groupe aérien européen, qui compte à côté de Lufthansa, Austrian, Swiss, Eurowings et Brussels Airlines, s'est félicité, ce jeudi, que « pour la première fois, toutes les compagnies aériennes ont rapporté un bénéfice opérationnel ». Et ce, grâce à une demande qui a, encore, fortement augmenté avec un nombre de passagers en hausse de 20% sur un an.

C'est une belle année qui s'est achevée pour le groupe Lufthansa. Le géant du transport aérien allemand a dévoilé, ce jeudi, des résultats faisant état d'un bénéfice opérationnel de 2,7 milliards d'euros pour 2023, contre 1,5 l'année précédente. De ce fait, la marge opérationnelle ajustée s'est améliorée jusqu'à atteindre 7,6% (4,9% l'année précédente).

« Pour la première fois, toutes les compagnies aériennes ont rapporté un bénéfice opérationnel », a indiqué le groupe, qui compte à côté de Lufthansa, les compagnies Austrian, Swiss, Eurowings et Brussels Airlines, dans un communiqué.

En comparaison, pour Air France-KLM, qui a dévoilé ses résultats le 29 février dernier, il était de 1,7 milliard d'euros en 2023. Un chiffre néanmoins en hausse de plus d'un demi-milliard d'euros par rapport à 2022 et qui constitue surtout un nouveau record, surpassant celui atteint en 2017.

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Quant au groupe aérien britannique, IAG, il a, lui, fait état d'un bénéfice opérationnel ayant grimpé de 1,3 milliard d'euros en 2022 à 3,5 milliards l'année passée.

Un bénéfice net en hausse de 112%

Côté Lufthansa, la compagnie a, en outre, vu son bénéfice net plus que doubler (+112% sur un an) atteignant 1,7 milliard d'euros contre 790 millions en 2022, ce qui en fait « le troisième meilleur résultat de l'histoire », selon le communiqué. Le chiffre d'affaires a, lui aussi, augmenté à 35,4 milliards d'euros (30,9 milliards en 2022).

En revanche, le résultat est légèrement inférieur aux estimations de l'outil financier Factset qui tablait sur un bénéfice net de 1,82 milliard d'euros.

Une demande toujours en hausse

Si le premier groupe aérien européen affiche de tels résultats, c'est qu'il peut compter sur une demande qui a continué de croître depuis la fin de la pandémie. Elle a, en effet, fortement augmenté, avec un nombre de passagers en hausse de 20% sur un an à 123 millions, se rapprochant du record de 145 millions de passagers datant d'avant le Covid, en 2019. D'autant que le groupe explique avoir augmenté le prix de ses billets de 6% sur un an, ce qui lui a permis de dégager une telle marge opérationnelle globale.

Et pour 2024, il s'attend à ce que les revenus de son activité passagers restent stables ou diminuent légèrement à cause de la normalisation de la demande.

Côté fret, la demande qui s'était envolée durant le Covid, aidant à maintenir le groupe à flot, « s'est largement normalisée en 2023 ». L'activité cargo a généré un résultat opérationnel de 219 millions d'euros l'an dernier.

Grève pour les salaires

En conséquence, Lufthansa a annoncé le retour au versement de dividendes pour la première fois depuis la pandémie. Un dividende de 0,30 euro par action sera proposé lors de l'assemblée générale le 7 mai.

Une décision qui intervient alors au moment qu'une partie du personnel de Lufthansa en Allemagne a lancé une grève de deux jours jugeant insuffisantes les propositions de hausse des salaires. De l'avis des syndicats des salariés du groupe, ces résultats record contrastent, en effet, avec le refus de l'entreprise d'accéder aux revendications des salariés qui ont multiplié les mouvements sociaux ces derniers mois. Les employés au sol « ne savent plus comment joindre les deux bouts dans les villes les plus chères d'Allemagne », avait ainsi justifié lundi le responsable des négociations du syndicat Verdi, Marvin Reschinsky.

Projet d'élargissement

En outre, le groupe mène un projet d'élargissement, avec l'acquisition de la compagnie publique italienne ITA Airways, qui fait l'objet de discussions compliquées avec les autorités européennes. Bruxelles craint, en effet, une réduction de concurrence sur certaines liaisons.

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De son côté, Lufthansa défend un projet qui « favorise l'internationalisation de l'entreprise », selon le communiqué. Le groupe dit compter sur une approbation « au cours de cette année », assurant travailler « en étroite collaboration et de manière constructive » avec la Commission européenne.

(Avec AFP)