Lufthansa fait face à un nouveau préavis de grève de son personnel au sol

Lufthansa est appelée à une nouvelle grève de jeudi à vendredi dans les principaux aéroports allemands par Verdi, qui se dit insatisfait de l'état des négociations salariales. Le syndicat demande des augmentations de salaire de 12,5% pour les travailleurs qu'il représente, soit un minimum de 500 euros de plus par mois.
Le syndicat Verdi a appelé ce lundi le personnel au sol de la compagnie à cesser le travail de jeudi à vendredi dans les principaux aéroports allemands.
Le syndicat Verdi a appelé ce lundi le personnel au sol de la compagnie à cesser le travail de jeudi à vendredi dans les principaux aéroports allemands. (Crédits : MICHAELA REHLE)

[Article publié le lundi 04 mars 2024 à 11h35 et mis à jour à 14h35] Les semaines se suivent et se ressemblent pour Lufthansa. La compagnie doit encore faire face à un préavis de grève. Le syndicat Verdi a appelé ce lundi le personnel au sol de la compagnie à cesser le travail de jeudi à vendredi dans les principaux aéroports allemands.

« Personne ne peut comprendre que ce groupe va annoncer cette semaine des résultats annuels record et que les employés au sol (...) ne savent plus comment joindre les deux bouts dans les villes les plus chères d'Allemagne », a déclaré le responsable des négociations pour Verdi, Marvin Reschinsky, dans un communiqué.

Lufthansa doit publier ses résultats annuels le 7 mars. Le personnel au sol avait déjà été appelé par Verdi à faire la grève la semaine dernière, de mercredi à vendredi, en raison, déjà, d'un « manque de compromis » lors du cycle de négociations de l'offre salariale. Le secteur des passagers n'était toutefois pas concerné.

Verdi demande une augmentation de 500 euros par mois, a minima

« Ces derniers jours, nous n'avons délibérément pas perturbé le trafic passagers avec nos grèves », a rappelé Marvin Reschinsky. Mais « si le comportement irresponsable de Lufthansa se poursuit, les passagers pourraient être bientôt à nouveau touchés par des grèves », a-t-il ajouté. Verdi demande des augmentations de salaire de 12,5% pour les travailleurs qu'il représente, soit un minimum de 500 euros de plus par mois.

La dernière offre de Lufthansa comprenait une augmentation de salaire plus importante sur une période plus longue, mais ne répondait pas aux exigences du syndicat, selon ce dernier. Le prochain cycle de négociations aura lieu les 13 et 14 mars. Début février, une grève d'une journée du personnel au sol de Lufthansa, menée par Verdi, avait aussi entraîné de nombreuses perturbations dans le programme de la compagnie aérienne. Quelque 100.000 passagers avaient été touchés par cette journée de grève, qui avait également entraîné l'immobilisation de 80 à 90% des vols commerciaux de la compagnie.

Lire aussiLufthansa : plombés par l'inflation, les personnels au sol de nouveau en grève

Mi-février, le syndicat de pilotes de Discover, la compagnie aérienne de loisirs du groupe Lufthansa, avait aussi appelé à une grève de trois jours à partir de samedi après l'échec de négociations sur les salaires. Des arrêts de travail ont déjà perturbé en décembre et janvier le trafic de la filiale .

Les trains également touchés

Les conducteurs de train en Allemagne sont également appelés à des « vagues de grèves » dès mercredi, dans un bras de fer prolongé sur les salaires et le temps de travail avec l'opérateur Deutsche Bahn (DB), a annoncé lundi le syndicat GDL. Ces vagues d'arrêts de travail feront en sorte que « le chemin de fer ne (soit) plus un moyen de transport fiable », selon le président de GDL, Claus Weselsky.

D'autres grèves suivront à la DB, et sans préavis de 48 heures comme à l'accoutumée, selon le responsable syndical. Son organisation a déjà initié quatre grèves dans ce conflit social, la dernière fin janvier ayant duré près de six jours, l'une des plus longues dans l'histoire du transport ferroviaire allemand. Lors de ces arrêts de travail, le trafic ferroviaire avait été paralysé dans tout le pays. Les perturbations du transport de marchandises ont en plus un coût élevé pour l'économie allemande déjà en difficulté.

Une vague de conflits sociaux dans divers secteurs

L'Allemagne connaît ces temps-ci une vague de conflits sociaux dans divers secteurs. Cette vague de mobilisations a débuté l'an dernier avec des grèves dans la sidérurgie, la fonction publique, la santé, le ramassage des ordures... De nombreux secteurs ont certes reçu l'an dernier des hausses de rémunérations allant jusqu'à 10%, mais les salaires réels ont chuté en moyenne de 4% en Allemagne depuis début 2022, selon les statistiques officielles.

Parallèlement, les syndicats bénéficient d'un pouvoir de négociation grandissant, alors que le manque de main-d'œuvre s'accélère en Allemagne, pays vieillissant. Mais ses demandes se heurtent « au fait que les entreprises n'ont pas grand-chose à distribuer » alors que l'Allemagne traverse une période de morosité économique, souligne Hagen Lesch, expert de l'institut économique IW.

L'Allemagne comptait jusqu'à maintenant parmi les pays les moins grévistes en Europe. Entre 2012 et 2021, le nombre de jours non travaillés en raison de grèves pour 1.000 salariés s'est élevé à 18 par an en moyenne, contre 92 en France.

(Avec AFP)

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Commentaire 1
à écrit le 04/03/2024 à 16:01
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Nous y sommes ! L'intégration des allemands dans notre tissu socio-culturel est effective. L'europe progresse !Enfin une bonne nouvelle.

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