Trains : Thalys s'appelle désormais Eurostar mais garde sa livrée rouge

Thalys va s'effacer cet automne au profit d'Eurostar. Les compagnies ferroviaires, qui ont fusionné en mai 2022, porteront désormais ce nom jugé le plus connu des deux. Si les deux flottes seront réunies sous un même logo, les rames de l'ex-Thalys conserveront leur livrée rouge typique. L'objectif est d'atteindre les 30 millions de passagers pour les deux compagnies d'ici à 2030, contre 14,8 millions en 2022.
Aujourd'hui, en gare de Bruxelles Sud, la directrice générale d'Eurostar Goup, Gwendoline Cazenave, présente un TGV de l'ex-Talys qui arbore le nouveau logo en étoile à six branches commun aux deux flottes réunies, mais conserve sa livrée rouge typique.
Aujourd'hui, en gare de Bruxelles Sud, la directrice générale d'Eurostar Goup, Gwendoline Cazenave, présente un TGV de l'ex-Talys qui arbore le nouveau logo en étoile à six branches commun aux deux flottes réunies, mais conserve sa livrée rouge typique. (Crédits : Reuters)

Rassemblées depuis mai 2022 sous la bannière Eurostar Group, les compagnies Thalys et Eurostar fusionneront à l'automne sous un seul et même nom. C'est ce qu'a indiqué ce mardi 24 janvier la directrice générale Gwendoline Cazenave. « Nous avons besoin d'une marque unique, forte pour nos clients, qui soit le symbole du réseau européen que nous voulons mettre en place », justifie-t-elle. Sans surprise cependant puisque le changement de nom avait déjà été annoncé, notamment au moment du rapprochement des compagnies.

Si c'est le nom Eurostar qui a été choisi, c'est en raison de sa forte notoriété auprès des consommateurs. La marque Thalys est certes puissante, mais moins connue hors d'Europe, a précisé la dirigeante.

Pour rappel, Eurostar fait circuler depuis 1994 des TGV entre Londres et le continent européen en passant dans le tunnel sous la Manche. Et Thalys, depuis 1995 entre Paris, le Benelux et le nord-ouest de l'Allemagne.

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Des trains différents mais un même logo

Concrètement, la marque Thalys doit disparaître en octobre, quand le nouveau groupe lancera un site web, une application, un système de réservation et un programme de fidélité uniques.

Un nouveau logo doit s'imposer avant à la fin de cette année : une étoile à six branches un peu excentrée qui, lorsqu'elle apparaît en format logo horizontal, s'inscrit dans un cercle ouvert pour former un "e" comme Eurostar.

Ce dessin rappelle, selon ses promoteurs, le mythique train Étoile du Nord, qui relia Paris, Bruxelles et Amsterdam de 1924 à 1996, l'Exposition universelle de 1958 à Bruxelles et le premier logo d'Eurostar.

Pour autant, les ex-Thalys resteront rouges. « On ne va pas repeindre tous les trains », a déclaré Gwendoline Cazenave. Le service proposé à bord et les classes de voyageurs seront, eux, unifiés d'ici à 2024.

L'objectif de la SNCF, actionnaire majoritaire des deux compagnies, avec cette fusion - initiée par son ancien patron Guillaume Pepy avant son départ fin 2019 - était de mieux utiliser les 51 trains du groupe (25 pour Eurostar et 26 pour Thalys).

D'ici à 2025, les actuels Eurostar pourront ainsi circuler sur tout le réseau, par exemple entre Paris et Bruxelles. En revanche, les ex-Thalys en livrée rouge n'ont, eux, pas vocation à traverser la Manche.

Regagner des voyageurs

L'objectif d'Eurostar Group est d'atteindre les 30 millions de passagers pour les deux compagnies d'ici à 2030. Ce qui est « plus que faisable », selon Gwendoline Cazenave, confiant toutefois qu'il faudra peut-être acheter de nouvelles rames avant cette date.

Y parvenir nécessite déjà, dans l'immédiat, de retrouver les 19 millions de passagers de 2019, avant le Brexit et la crise sanitaire. En 2022, les trains d'Eurostar Group ont transporté un total de 14,8 millions de personnes : 8,3 millions pour Eurostar, contre 11,1 millions en 2019, et 6,5 millions pour Thalys, contre 7,8 millions en 2019.

C'est toutefois beaucoup mieux que les années 2020 et 2021 où le nombre de voyageurs de chacune des compagnies tournait autour des 2 millions. Eurostar a même failli faire faillite en 2021, durement frappé par le Brexit et le Covid, et Thalys a également dû être aidé par ses actionnaires. Selon Gwendoline Cazenave, le nouveau groupe a une dette de 850 millions de livres (960 millions d'euros) à rembourser.

Bonne nouvelle désormais : les voyageurs sont revenus depuis le printemps dernier et le groupe est « redevenu profitable » au second semestre 2022. « Le grand sujet qu'on a, c'est le goulet d'étranglement aux frontières », qui n'a pas permis de rétablir le service de 2019 vers Londres, à cause du temps perdu dans les contrôles liés au Brexit, a regretté la dirigeante. « On faisait venir nos clients une demi-heure avant le train, maintenant, c'est une heure », a-t-elle relevé.

Des contrôles plus longs qui empêchent les trains de faire le plein. Couplé au fait que, dans les gares, Eurostar manque d'espace et d'agents pour gérer correctement les flux de voyageurs à la frontière. Autant de problématiques que le groupe va devoir résoudre.

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(avec AFP)

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Commentaire 1
à écrit le 24/01/2023 à 22:56
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Mais pourquoi cette fusion? Je croyais que l'UE voulait qu'il y ait plus de concurrence et donc plus de compagnies

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