ACB commence à tirer profit de son virage technologique

Le fabricant d' équipements pour l'aéronautique a abandonné les presses de formage pour l'aluminium au profit de machines de soudage pour le titane.

ACB vient de procéder à une double mutation. Non seulement l'industriel abandonne les machines dédiées à la fabrication de pièces en aluminium au profit du titane, mais de plus il se consacre à la fabrication d'éléments pour les moteurs alors que, depuis sa création, en 2000, il était spécialisé dans les presses pour former les pièces de structure (ailes, caisson).

Cette évolution de l'activité est liée à l'utilisation de plus en plus poussée des matériaux composites dans la fabrication des avions. La moitié du nouvel A350 d'Airbus ou du prochain B787 de Boeing sera par exemple constituée de composites. « Et les pièces en aluminium sont remplacées par des éléments en titane car il y a de nombreuses incompatibilités technologiques entre les composites et l'aluminium », explique Philippe Guyon, président à la fois d'Aries, le holding chapeautant ACB (présidé depuis 2009 par Éric Guyon, le fils de Philippe Guyon), et d'une filiale américaine, Cyril Bath basée à Charlotte en Caroline du Nord. Le capital d'Aries est réparti entre une société de 35 cadres (20 Français, 10 Américains, 5 Chinois et Russes) qui en détient 70 % et un pool d'investisseurs (IPO, Sodero et BNP Paribas Développement).

ACB a engagé ce virage technologique en 2007 après des études sur le soudage par friction linéaire de pièces en titane. Cette technologie d'une extrême précision et permettant de réaliser des assemblages complexes assure une soudure parfaite, ce qui contribue à accroître le rendement du moteur des avions. « Il s'agissait de répondre aux nouveaux besoins des motoristes en aéronautique qui privilégient les assemblages soudés, plus légers et plus compacts », précise le président. Après la mise au point d'un démonstrateur en 2008, ACB a engrangé ses quatre premières commandes dès cette année pour un montant de 20 millions d'euros.

100 % des ventes à l'export

Le marché mondial de ces équipements pour l'aéronautique valant 3 à 4 millions d'euros l'unité est détenu par une poignée d'industriels dont ACB qui revendique 50 % de part de marché. « Dès le début nous avons fait le choix d'être les meilleurs dans notre spécialité et d'être mondiaux », souligne Philippe Guyon. La PME, basée à Nantes, réalise la totalité de ses ventes hors de l'Hexagone, soit un chiffre d'affaires de 50 millions d'euros (stable en 2010 par rapport à 2009) avec 150 salariés dont une centaine à Nantes. Dans son portefeuille clients, figure la fine fleur des équipementiers aéronautiques dont Rolls Royce qui va équiper sa future usine de Singapour avec douze machines d'ACB, soit un marché d'une vingtaine de millions d'euros.

Si le titane a le vent en poupe dans l'aéronautique, il sera également à l'honneur lors du Salon des matériaux 2010 qui se tient à la Cité des congrès de Nantes du 18 au 22 octobre. La troisième édition de cette manifestation réunira près de 2.000 professionnels francophones des matériaux qu'ils soient composites, mécaniques, chimiques... L'occasion pour ACB de présenter les résultats obtenus avec le soudage par friction linéaire.

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