Wirquin vient de réaliser un beau coup en prenant la main sur Aimas (16 millions d'euros de chiffre d'affaires avec 1.000 salariés), le troisième fabricant chinois d'abattants de toilettes et le cinquième producteur de mécanismes de chasses d'eau (robinets flotteurs, etc.) situé à Zhongshan. D'autant que le groupe nantais a raflé l'affaire à l'américain Fluidmaster et à un français dont le nom ne sera pas dévoilé. « Nous avons fait la différence avec la valeur ajoutée de nos produits, notre capacité à innover, notre réactivité et notre positionnement sur le marché », souligne Daniel Le Coënt, PDG de Wirquin et principal actionnaire de l'entreprise familiale.

large étendue géographique

Le deal franco-chinois comprend l'acquisition par Wirquin de 75 % de la branche mécanismes (350 salariés) et 15 % de l'activité abattants de toilettes diffusés sous la marque Bellma (650 salariés), soit un investissement de 16 millions d'euros pour le français. De la sorte, Wirquin peut s'implanter sur le marché chinois de la chasse d'eau et a l'exclusivité des ventes d'abattants sur les zones où il est déjà présent. « Nous avons ainsi la main sur l'ensemble de la fabrication », précise le dirigeant.

Outre ses neuf filiales commerciales réparties entre l'Europe, l'Afrique et l'Asie, Wirquin dispose maintenant de sept sites de production dont deux en France (Carquefou, le siège, 325 salariés, et Gilac, 65 salariés), une en Roumanie (56 salariés), une en Afrique du Sud (30), une en Russie (85) et deux en Chine. Le site d'Aimas va compléter l'usine de Shenzhen (115 personnes), intégrée depuis 2005, et fabricant en sous-traitance pour l'ensemble des filiales du groupe des composants (vidanges pour baignoire, produits chromés, etc.).

Mais surtout, Aimas ouvre au nantais non seulement le marché asiatique sur lequel il était jusqu'à présent peu actif, mais également américain. « Tous les grands acteurs mondiaux du secteur des sanitaires se fournissent en Chine, observe le dirigeant, et parmi les clients d'Aimas se trouvent des Américains. »

Wirquin renforce ainsi ses ambitions internationales, alors que le groupe s'était fixé dans son projet stratégique 2005-2010 de réaliser plus de la moitié de ses ventes hors de France, contre 40 % en 2004. Un objectif atteint puisque, dès 2009, les exportations ont représenté 55 % de ses 90 millions d'euros de chiffre d'affaires (stable par rapport à 2008).

Le prochain programme de développement pour 2010-2015 prévoit d'aller encore plus loin. « Notre premier marché sera désormais l'Europe, le deuxième la Chine et le troisième les États-Unis, dévoile Jean-Michel Cognon, directeur commercial et marketing. Nous avions jusqu'à présent refusé d'aller outre-Atlantique car nous n'avions pas la capacité de production suffisante et cela aurait été dangereux pour l'entreprise. Avec Aimas, nous pouvons absorber les gros volumes des Américains. » n