STTS se dote d'un hall de peinture sur mesure pour l'A380

La société a investi 32 millions d'euros dans des installations qui lui permettront de repeindre les Airbus géants. Un enjeu esthétique important pour les compagnies.

Usure du temps, orages, grêle et autres intempéries classiques : soumis à rude épreuve chaque jour, le fuselage des avions de ligne doit être repeint tous les cinq à six ans en moyenne par les compagnies aériennes. Une contrainte à laquelle n'échappe pas l'A380, le gros -porteur d'Airbus. C'est pour répondre aux besoins de cet avion hors normes que la société spécialisée STTS a fait ériger un hall de peinture aux dimensions tout aussi impressionnantes : 10.000 m2 de surface et un système de ventilation avec une capacité maximal de 380.000 m3/h. Inauguré il y a quelques semaines, le bâtiment est discrètement implanté derrière le site d'assemblage de l'Aéroconstellation à Blagnac (Haute-Garonne). Il a été conçu pour dépenser le moins d'énergie possible, cinq fois moins qu'un hall de peinture classique, et il pourra accueillir tout type d'avion de ligne.

30 appareils par an

La PME toulousaine a engagé 32 millions d'euros dans ce nouvel outil de production, avec pour ambition d'y peindre ou repeindre chaque année une trentaine d'appareils. Pour son PDG, Christophe Cador, il s'agit de l'investissement le plus important jamais réalisé en France par la société. « Avec dix salles dédiées, Toulouse est déjà la capitale mondiale de la peinture avion, explique-t-il. L'objectif est de faire de ce site le centre européen du décapage et de la peinture des A380. »

L'entreprise n'est pas novice en la matière. Reprise en 1998 par Christophe Cador, STTS a progressé en taille, passant de 4 millions d'euros de chiffre d'affaires à 57 millions d'euros en 2009. Elle emploie aujourd'hui 800 personnes à travers la planète, dont 250 en Midi-Pyrénées, et officie sur 35 sites gérés en propre ou pour le compte de donneurs d'ordre. Car si STTS travaille plus pour les compagnies que pour les constructeurs, elle n'hésite pas à s'engager dans du risk-­sharing (risque partagé), en particulier avec Airbus pour ériger un hall de peinture à Tianjin, en Chine.

Elle procède au décapage et à la peinture d'avions de ligne, d'avions privés, d'hélicoptères et de tramways, développant une véritable expertise sur la peinture en carrosserie. Pour les donneurs d'ordre, les enjeux sont importants sur le plan esthétique. « La peinture, c'est la première chose qui se voit sur un avion. Commercialement, c'est donc un poste très important », souligne Jean-Jacques Boyer, directeur général de STTS.

L'activité profite de la production incessante des appareils (500 avions par an pour Airbus) et de la rénovation nécessaire des flottes en vol. D'où une récurrence qui permet à ses dirigeants d'anticiper un prévisionnel d'activité de quelque 70 millions d'euros pour 2010. De nouveaux contrats viennent en outre accompagner la croissance. STTS a ainsi gagné récemment un important appel d'offres en Allemagne portant sur des tronçons d'A320 et A330. Un marché remporté « malgré une concurrence de plus en plus agressive », observe Christophe Cador. n

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