À Lille, la startup dooApp accompagne la transition énergétique du bâtiment

Après quelques premières mesures d’urgence, le BTP attend impatiemment son plan de relance, annoncé pour la rentrée. Mais si la reprise du bâtiment est fondamentale pour relancer l’économie et préserver les deux millions d’emplois du secteur, elle devrait aussi permettre de réduire drastiquement les émissions nationales de gaz à effet de serre en lançant le grand chantier des rénovations thermiques. A Lille, la startup dooApp développe des solutions logicielles pour accélérer cette nécessaire transition énergétique en facilitant les mesures d’étanchéité de l’air.
On parle beaucoup de l'isolation des bâtiments, mais leur perméabilité à l'air est tout aussi fondamentale pour réduire les dépenses énergétique, Antoine Mischler, ingénieur et fondateur de dooApp.
"On parle beaucoup de l'isolation des bâtiments, mais leur perméabilité à l'air est tout aussi fondamentale pour réduire les dépenses énergétique", Antoine Mischler, ingénieur et fondateur de dooApp. (Crédits : DR)

Dans les années à venir, le secteur du bâtiment va non seulement devoir se remettre de la crise économique actuelle, mais aussi se transformer durablement pour réduire ces faramineuses dépenses énergétiques : à lui seul, il représente en effet 24% des émissions nationales de gaz à effet de serre, soit plus que tout le secteur industriel. Afin d'atteindre l'objectif de neutralité carbone à horizon 2050 que s'est fixé la France dans le cadre de la loi Énergie et Climat du 8 novembre 2019, le bâtiment devra ainsi réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 40% d'ici 10 ans... Pour relever le challenge, qui passe à la fois par la construction de bâtiments passifs et la rénovation de sept millions de passoires énergétiques,  les grands acteurs du BTP travaillent aujourd'hui main dans la main avec des startups innovantes qui apportent des solutions digitales aux nouvelles problématiques des métiers de la construction.

La mesure de l'étanchéité de l'air, levier de performance énergétique

Parmi ces startups, la structure lilloise dooApp tire son épingle du jeu depuis 10 ans sur le marché de la mesure de l'étanchéité de l'air de l'enveloppe du bâti. « On parle beaucoup de l'isolation des bâtiments, mais leur perméabilité à l'air est tout aussi fondamentale pour réduire les dépenses énergétiques, explique Antoine Mischler, ingénieur et fondateur de dooApp. Même si les murs sont bien isolés et que les fenêtres sont en triple vitrage, il peut par exemple y avoir des fuites au niveau de la jonction qui génèrent des pertes de chaleur, mais aussi de l'inconfort thermique et acoustique et des problèmes de condensation. » Depuis la mise en application de la RT2012, les mesures d'étanchéité sont obligatoires sur les nouvelles constructions : c'est là que dooApp intervient, en proposant aux mesureurs d'étanchéité une solution logicielle intégrée (Infiltrea) qui permet de générer un rapport plus fiable plus facilement et plus rapidement. « Nous avons accompagné le développement du marché, poursuit Antoine Mischler, et nous travaillons aujourd'hui avec les deux tiers des acteurs de la filière, qui compte à la fois des bureaux de contrôle et de petites structures indépendantes ».

Une jeune filière prometteuse

Après avoir créé le logiciel de référence pour les mesures de perméabilité, la petite équipe lilloise a développé des outils pour tester les systèmes de ventilation ou vérifier l'étanchéité des salles protégées par un système d'extinction à gaz comme les salles serveurs ou les archives. Aujourd'hui, les développeurs planchent sur une solution de contrôle de la qualité de la mise en œuvre du système de ventilation et du renouvellement de l'air dans le cadre du protocole Promevent initié par l'ADEME (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie). Si la RE2020, qui entrera en vigueur début 2021, ne devrait pas changer les normes d'étanchéité exigées en fin de chantier, la filière pourrait en revanche bénéficier de l'extension des mesures aux constructions existantes. «Depuis 10 ans, la profession est parvenue à maturité, analyse Antoine Mischler. Avec l'ouverture du marché à la rénovation, la filière pourrait sans aucun doute créer de nombreux emplois dans les années à venir. »

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