Biocarburants, déplacements, déchets : comment la F1 veut devenir verte

Par Jérôme Marin  |   |  490  mots
Les responsables de la compétition promettent de réduire les émissions de CO2 entre 20% et 50% d'ici 2050. (Crédits : Reuters)
Critiquée pour son impact environnemental, la Formule 1 promet d'atteindre la neutralité carbone d'ici 2030. Et espère ainsi regagner des sponsors.

La Formule 1 passe au vert. Mardi 12 novembre, la compétition automobile de référence a annoncé une série de mesures pour réduire son impact sur l'environnement, assurant vouloir atteindre la neutralité carbone dans les dix ans. Cela passe notamment par l'utilisation de biocarburants, à défaut d'opter pour des moteurs électriques.

Selon Formula One Group, la société qui gère la compétition, celle-ci produit un peu plus de 256.000 tonnes de CO2 par saison, soit une empreinte carbone équivalente à celle de 25.000 ménages. Ce chiffre ne prend pas en compte les émissions issues du transport des spectateurs. Près de la moitié de ces émissions proviennent de la logistique, pour déplacer les voitures, les pneus et les équipements entre les 22 Grand Prix que compte le calendrier.

Réduire les émissions de CO2 entre 20% et 50% d'ici 2050

Le reste des émissions est provoqué par les déplacements et l'hébergement des pilotes et de leurs équipes (28%), par les bureaux et les usines des dix écuries (19%) et par l'organisation et la diffusion à la télévision des Grand Prix (7%). Les moteurs, hybrides, des 20 bolides ne représenteraient ainsi que 0,7% de l'ensemble des émissions de la Formule 1.

Les responsables de la compétition promettent désormais de réduire les émissions de CO2 entre 20% et 50% d'ici 2050. Les émissions restantes seront compensées par des plantations d'arbres et des systèmes de captation du carbone. Dès 2021, le carburant utilisé par les monoplaces devra contenir au moins 10% de biocarburant. Une proportion qui devrait s'accroître les années suivantes.

Autre moyen de réduire les émissions: optimiser le calendrier pour minimiser les déplacements entre les différentes épreuves. Pour chaque transfert, la Formule 1 s'engage aussi à utiliser la méthode de transport la plus écologique. Les bureaux et les usines des écuries devront par ailleurs être intégralement alimentés par des énergies renouvelables. Et les plastiques à usage unique et autres matériaux non recyclables seront bannis des Grand Prix.

Attirer de nouveaux sponsors

Les dirigeants de la F1 se défendent de tout "greenwashing", visant à améliorer l'image de marque du championnat. Pour autant, Chase Corey, le directeur général de l'entreprise, reconnaît que ces mesures sont aussi destinées à attirer de nouveaux sponsors et à séduire un public davantage conscients des enjeux environnementaux. "C'est une bonne chose car nos fans s'en soucient, a-t-il expliqué au Financial Times. Et c'est une bonne chose pour notre activité car nos partenaires s'en soucient aussi".

Rachetée en 2017 pour 8 milliards de dollars par le groupe américain Liberty Media, la Formule 1 peine encore à augmenter son chiffre d'affaires. En outre, deux de ses principaux sponsors, la banque suisse UBS et l'assureur allemand Allianz, ne vont pas prolonger leurs contrats. La compétition doit par ailleurs affronter une nouvelle concurrence: la Formule E, un championnat électrique qui se dispute principalement sur des circuits urbains. Et qui ne cesse de gagner de nouveaux sponsors.