France Télécom : Orange Tunisie contraint de changer de partenaire ?

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Dans la zone Afrique et Moyen-Orient, prioritaire pour France Télécome;lécom dans sa stratégie d'expansion à l'international, l'Égypte, son plus gros actif dans les pays émergents, a longtemps fait figure de bourbier, du fait de relations tendues avec le coactionnaire de Mobinil, le magnat égyptien Naguib Sawiris, coriace en affaires. Mais le nouveau PDG, Stéphane Richard, avait réussi au printemps dernier à faire la paix avec l'homme d'affaires copte, qui n'était pas un proche de Moubarak.

Aujourd'hui c'est la Tunisie, où la révolution du Jasmin a levé le voile sur un système corrompu, qui pose problème à France Télécome;lécom. L'opérateur détient 49 % d'Orange Tunisie, qui a ouvert ses services il y a un an, mais son actionnaire majoritaire (51 %) est Investec, la société de l'homme d'affaires tunisien Marwan Mabrouk et de son épouse, Cyrine Ben Ali, fille d'un premier mariage du président déchu. Le couple figure en haut d'une liste d'une centaine de personnalités dont les actifs sont menacés de saisie. L'opérateur français, qui était obligé de s'associer à un acteur local pour postuler à l'appel d'offres international lancé en 2009, reconnaît que les choses pourraient aboutir à une nationalisation des parts de son associé, qui est encore le président du conseil d'administration d'Orange Tunisie. « Cela reviendrait à avoir l'État pour partenaire, mais vu de notre fenêtre, cela ne changerait rien », veut croire l'opérateur français, qui ne s'estime pas concerné en cas de procédure. « Les 137 millions d'euros de la licence 3G ont été versés sur un compte à la Banque centrale de Tunisie désigné par le ministère des Télécoms et non à des personnes physiques », se défend-il, en admettant ne pas connaître l'utilisation qui a pu en être faite. Cependant, les clauses du pacte d'actionnaires, qui lui accordaient une option d'achat pour monter à 65 % du capital au bout de cinq ans, risquent de devenir caduques.

Être minoritaire au capital d'un opérateur contrôlé par l'État est une pratique courante chez les opérateurs européens voulant s'implanter dans les pays émergents. Vivendi a ainsi d'abord acquis 35 % de Maroc Telecom auprès de Rabat avant de monter à 51 %.

 

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