Les incertitudes sur la Tunisie tournent au casse-tête pour les voyagistes

Ce pays capte 17 % des départs à l'étranger des Français. Les autres destinations méditéranéennes sont toutes plus coûteuses.
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Les grands tour-opérateurs français n'ont pas le moral. Alors qu'ils retrouvaient en janvier des taux de croissance à deux chiffres (environ 10 %) après deux ans de crise, ils ont été pris à contre-pied par les troubles politiques en Egypte, qui était alors en pleine haute saison, et en Tunisie, la première destination des Français pour leurs vacances à l'étranger. Résultat, la croissance de l'activité n'a été que de 2 % en février par rapport au même mois de l'année dernière, selon le Cercle des tour-opérateurs, le Ceto.

« L'envie de voyager est toujours là », assure René-Marc Chikli, président du Ceto, qui réunit les grands noms du voyages tels que Club Méditerranéeerranée, Nouvelles Frontières, Marmara ou Fram. Il estime que février est révélateur de cette résistance de la demande, car malgré l'effondrement 75 % des départs vers la Tunisie et de 81 % vers l'Egypte, l'activité est restée légèrement positive.

Antoine, Cachin, président de Fram, confirme cette envie de vacances : « nous enregistrons des croissances inédites de nos réservations vers l'Europe balnéaire, comme les Canaries, les Baléares, la Sicile ou la Sardaigne ». « Désormais, l'incertitude se concentre sur l'été, saison cruciale pour l'activité et les résultats des tour-opérateurs et tout va se jouer en Tunisie », constate René-Marc Chikli. « Sur cette période, la Tunisie est à la fois incontournable pour les professionnels des vacances et pour leurs clients ». Pendant les deux mois d'été, elle capte 17 % des vacanciers partant à l'étranger et sa compétitivité tarifaire séduit 160.000 français.

« En toute saison, les tarifs de la Tunisie sont inférieurs de 100 à 300 euros par personne par rapport aux autres destinations de Méditerranée », souligne René-Marc Chikli. Si cette clientèle n'est pas suffisamment rassurée pour partir en famille cet été en Tunisie, elle sera difficile à orienter vers d'autres destinations alternatives, toutes plus coûteuses, y compris la France.

Fortes promotions

Les tour-opérateurs sont face à un casse-tête. Comment récupérer l'activité qu'ils pourraient perdre ? Pour convaincre les vacanciers de repartir en Tunisie, ils ont l'argument prix. Par exemple, pour une réservation payante, Thomas Cook propose une gratuité pour une seconde personne. Et à la fois pour les vacances scolaires de Pâques et celles de juillet et août, le voyage et le séjour seront offerts pour le premier enfant accompagnant une famille. Cela suffira t-il ? Sans attendre les tour-opérateurs se ménagent une solution de repli en renforçant leurs capacités de vols et d'hébergement notamment sur l'Espagne et ses îles.

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