Istanbul privatise une partie de ses lignes maritimes

La compagnie stambouliote IDO est en passe d'être cédée à un consortium de groupes écossais et turcs. La transaction s'élève à près de 400 millions d'euros.
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IDO change de mains. La compagnie municipale stambouliote de transports maritimes vient d'être vendue à un consortium composé de l'écossais Souter (fondateur du géant des transports britanniques Stagecoach) et de trois groupes turcs, Tepe (spécialisé dans le bâtiment), Akfen (présent dans l'énergie, le bâtiment, le tourisme, le transport aérien) et Sera (immobilier). Vendredi 8 mars, ce consortium a proposé la meilleure offre (861 millions de lires turques soit 394 millions d'euros) lors de l'appel d'offres qui a scellé la privatisation de cette société maritime municipale. L'accord doit désormais être approuvé par le Conseil de la concurrence. « 861 millions de lires, ce n'est ni peu ni trop. Nous n'aurions pas dépassé 910 millions de lires », a précisé Hamdi Akin, le président d'Akfen Holding. Selon un autre représentant d'Akfen, Irfan Erciyas, 25 % de cette somme sera financée par des fonds propres, le reste par des prêts.

Avec 18 lignes maritimes urbaines et interurbaines, 52 bateaux, 36 embarcadères et 50 millions de passagers transportés l'an dernier, IDO représente 40 % du trafic maritime de passagers d'Istanbul. En 2010, elle a fait état de 380 millions de lires de chiffre d'affaires (174 millions d'euros) et de 71 millions de lires de bénéfices (31 millions d'euros).

« Vrai potentiel »

La municipalité d'Istanbul reste toutefois un acteur clé dans ce secteur car elle continue de gérer une partie des liaisons maritimes urbaines par le biais des traditionnels vapeurs qui naviguent sur le Bosphore. « Nous venons d'acquérir une compagnie bien implantée qui dispose d'un vrai potentiel », s'est félicité Süha Gücsav, d'Akfen Holding, en précisant vouloir développer le transport Ro-Ro et le nombre de lignes de passagers notamment en direction d'Izmir, troisième ville de Turquie.

Afin d'ajuster leur offre, les nouveaux dirigeants d'IDO disent aussi suivre de très près les nombreux autres développements en cours dans la région en matière de transports. À l'automne ont débuté les travaux de construction d'une autoroute longue de 421 km et d'un pont de 3 km sur le golfe d'Izmit qui permettront de relier Istanbul à Izmir en trois heures et demie. Par ailleurs, le gouvernement turc a lancé un appel d'offres fin mars pour la privatisation de l'autoroute reliant la capitale Ankara à Edirne, près de la frontière bulgare, via Istanbul. Ce projet évalué à 6 milliards de dollars comporte aussi la construction d'un troisième pont sur le Bosphore, destiné au transport routier et ferroviaire, dont la construction devrait débuter en 2012. Un autre pont, cette fois sur le détroit des Dardanelles, est aussi en préparation, avec un appel d'offres prévu en 2013. À Istanbul, la vente d'IDO sera suivie par la privatisation du réseau municipal de distribution de gaz, Igdas.

Delphine Nerbollier, à Istambul

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