Le brésilien Lacteos pourrait s'allier à l'italien Parmalat pour contrer Lactalis

Le producteur de produits laitiers brésilien pourrait prendre une participation minoritaire au sein d'une alliance à majorité italienne qui reprendrait le groupe italien.
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S'allier au groupe brésilien Lacteos pour faire barrage à l'offensive du français Lactalis sur l'italien Parmalat. On est un peu loin de l'alliance italienne préconisée par Rome pour contrer Lactalis, qui depuis le 22 mars possède 29 % du capital de Parmalat. Mais cette piste séduit visiblement de plus en plus Rome qui, étudierait la possibilité de faire entrer un actionnaire minoritaire étranger au sein d'une coalition à dominante italienne pour garder le groupe historique Parmalat aux mains d'industriels et financiers italiens.

Selon des sources proches du dossier citées vendredi par l'AFP, Rome envisagerait le schéma suivant : « faire appel à un partenaire industriel italien - en l'occurrence le groupe laitier Granarolo - et à un partenaire international comme Lacteos qui prendrait une part minoritaire » afin qu'ils lancent ensemble une offre publique d'achat (OPA) sur Parmalat ». Cette même source évalue la capitalisation boursière de Parmalat à près de 4 milliards d'euros.

Initialement prévue mi-avril, l'assemblée générale de Parmalat a été décalée à fin juin, afin de donner du temps à Parmalat de constituer une alliance à majorité italienne pour contrer Lactalis. Sans modification du calendrier, ce dernier aurait pu prendre le contrôle du groupe dès avril lors de l'élection du conseil d'administration durant l'assemblée.

Plusieurs banques italiennes Intesa Sanpaolo, Mediobanca et UniCredit se sont engagées à travailler sur cette opération. Avec à leur côté, BNL, la filiale de la banque française BNP Paribas. Le groupe laitier italien Granarolo apporterait ses actifs pour les fusionner avec Parmalat. Leur date butoir est fixée à fin juin.

S'agissant de Lacteos, les rumeurs ne sont pas complètement nouvelles. En mars dernier déjà, la presse brésilienne avait fait état de la possibilité d'un accord entre le groupe laitier brésilien et l'italien. À l'époque, les sources citées allaient cependant encore plus loin, invoquant tour à tour une fusion pure et simple entre les deux groupes ou encore l'entrée à titre d'actionnaire majeur au sein de Parmalat après un possible rachat de 24 % à 30 % du capital équivalant à 2 milliards de dollars.

Un gros potentiel

Dans son pays, le brésilien Lacteos fait partie des acteurs incontournables sur le marché des produits laitiers. Issu d'une fusion menée à la fin de l'année dernière entre deux groupes - Bom Gosto et Leitbom - le groupe dont le chiffre d'affaires avoisine les 3 milliards de reals (1,3 milliard d'euros) se positionne à la troisième place derrière Nestlé et Brasil Foods en terme de collecte de lait avec 2 milliards de litres par an. En termes de segment de marché, cette société détient aujourd'hui, environ 20 % du marché du lait de longue conservation, devant Brasil Foods (16 %).

« Les groupes brésiliens n'ont plus honte d'acheter des groupes à l'international », explique un expert du service économique de l'ambassade de France à Brasilia. « Pour l'heure le Brésil n'est pas perçu comme un grand pays producteur de lait - les multinationales locales comme JBS ou Marfrig sont plus axées sur la production de viande - mais la conscience du potentiel que revêt le secteur est très forte », ajoute-t-il.

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