Le chinois Huawei brigue le leadership mondial d'Ericsson

Le chiffre d'affaires du groupe a bondi de 24,2 % en 2010. L'écart avec celui de l'équipementier suédois ne s'est inscrit qu'à 930 millions de dollars l'an dernier.
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L'écart se resserre entre Huawei et Ericsson. L'équipementier télécoms chinois a réalisé un chiffre d'affaires de 185,2 milliards de yuans l'an dernier (27,36 milliards de dollars) en hausse de 24,2 % par rapport à 2009. En tenant compte des taux de change du yuan et de la couronne suédoise, l'agence Bloomberg note que le chiffre d'affaires d'Ericsson, le leader mondial du secteur, s'est inscrit à 28,3 milliards de dollars. Et que la différence entre leurs ventes ne s'élève plus qu'à environ 930 millions de dollars, soit moins de deux semaines de recettes de Huawei.

Le cabinet Gartner estime que la part de marché mondiale du suédois dans les infrastructures de réseaux s'est élevée à 19,6 % en 2010, talonnée par celle de Huawei (15,7 %). Au cours des cinq dernières années, les ventes de Huawei ont bondi de 179 % alors que celles d'Ericsson ont progressé de 13 %.

Les analystes sont formels : la fulgurante croissance du géant chinois, qui après s'être imposé dans les équipements réseaux accélère sa diversification dans les services et les terminaux mobiles (téléphones portables, tablettes...), se poursuivra. Chez Daiwa Capital Markets, Joseph Ho note que les revenus des équipementiers européens enregistrent « des croissances à un chiffre » tandis que ceux des deux plus importantes sociétés chinoises du secteur, Huawei et ZTE, « croissent de plus de 20 % ». Les analystes sont d'autant plus confiants que l'équipementier chinois a affiché un bond de 30 % de son résultat net à 3,64 milliards de dollars en 2010. Dans son rapport annuel, le groupe qui s'est imposé à l'étranger grâce à des prix très compétitifs prévient toutefois que 2011 a « jusqu'à présent constitué une année difficile » en raison de l'appréciation du yuan face au dollar et de la hausse du prix de composants.

Huawei, qui a remporté son premier contrat international en 1997, a réalisé 65 % de son chiffre d'affaires à l'étranger l'an dernier, contre 60 % en 2009. En 2010, les ventes internationales du groupe ont augmenté de 34 %, en dépit de difficultés à percer le marché américain. L'été dernier, Huawei a été contraint de renoncer à un appel d'offres de l'opérateur Sprint Nextel. Une telle alliance aurait « fragilisé la sécurité nationale des Etats-Unis », avaient affirmé des élus du Congrès. Des obstacles réglementaires l'ont aussi empêché de reprendre les actifs du spécialiste des serveurs 3Leaf, mais aussi d'entrer au capital de l'équipementier réseaux 3Com et d'acquérir la société 2Wire.

Transparence sur le conseil

Pour la première fois de son histoire, Huawei a révélé lundi la composition de son conseil d'administration. Une opération visant à faire taire les critiques sur son opacité. Il s'agit de « poursuivre nos efforts vers plus d'ouverture et de transparence », a précisé le siège. Le groupe non coté qu'a fondé en 1987 Ren Zhengfei, un ancien colonel de l'armée du peuple, se voit régulièrement reprocher aux États-Unis et en Europe sa proximité avec les autorités chinoises. Huawei récuse ce lien et rétorque que le gouvernement central n'est pas présent dans son capital détenu par ses employés. Mais Bruxelles juge que les lignes de crédit accordées par des banques publiques sont des subventions qui ne disent pas leur nom.

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