Alstom se fiance avec Shanghai Electric, le leader mondial des centrales charbon

Alstom prévoit de créer une coentreprise avec le chinois Shanghai Electric, numéro un mondial des chaudières à charbon. Ils détiendront 30 % du marché.
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Alstom a signé jeudi une lettre d'intention avec le groupe chinois Shanghai Electric, numéro un mondial des chaudières à charbon. En apportant chacun leurs activités dans ce domaine, les deux groupes prévoient de créer une coentreprise à 50/50 qui vendra ses équipements dans le monde entier. Avec un chiffre d'affaire global de 2,5 milliards d'euros, le nouvel ensemble détiendra environ 30 % du marché mondial. L'accord final nécessitera encore neuf à douze mois. Lorsque ce mariage sera conclu, Alstom bénéficiera d'une base de production à bas coût sur le marché des centrales à charbon, qui représentent 40 % du parc électrique mondial. Le groupe français se ménage en outre un accès au marché chinois alors que 80 % des nouvelles centrales à charbon devraient être construites en Asie d'ici à 2016.

L'accord a été signé lors de la visite à Paris du Premier secrétaire du Parti Communiste à Shanghai, Yu Zhengsheng. Quelques points restaient à régler entre les deux groupes qui ont dû différer de 24 heures leur annonce. « Tant qu'on n'est pas d'accord sur tout, on n'est d'accord sur rien. L'accord fait tout de même 200 pages », a expliqué le PDG d'Alstom, Patrick Kron.

Partenaires de longue date

Jusque-là, les choses étaient allées bon train. Les tractations entre Alstom et Shanghai Electric ont commencé il y a six mois. Les deux parties étaient très intéressées et les négociations sont allées très vite. D'autant que Shanghai Electric et Alstom se connaissaient bien puisque qu'ils sont partenaires depuis plus de dix ans. Les deux groupes ont déjà cinq coentreprises ensemble, dont trois dans le domaine de la transmission et deux dans le domaine des transports. Il a néanmoins fallu un soutien politique pour valider le deal, ce qui explique la visite à Paris de Yu Zhengsheng, qui a rencontré, entre autres, la ministre de l'Économie, Christine Lagarde.

« C'est un tournant majeur dans notre manière d'aborder le marché, a déclaré le président Alstom Chine, Dominique Pouliquen. Il ne s'agit plus de savoir si oui ou non on transfère la technologie. Le débat est désormais de savoir comment collaborer sur le design, la technologie et le marché. Il y a dix ans, les discussions portaient sur comment pénétrer le marché chinois. Désormais, elles portent sur la coopération, y compris à l'international. Cet accord est précurseur. » Alstom avait acquis en 2008 le numéro quatre chinois des chaudières à charbon Wuhan Boiler et a investi depuis 100 millions d'euros dans l'usine locale, qui produit désormais des équipements de pointe.

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