Turkcell à la conquête du marché allemand

Alors que la concurrence fait rage sur le marché turc de la téléphonie mobile, le premier opérateur du pays s'implante en Allemagne.
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Turkcell vient de pousser la porte du marché allemand. Début avril, le principal opérateur turc de téléphonie mobile y a ouvert ses premières boutiques sous l'enseigne Turkcell Europe, une société basée à Cologne et détenue à 100 % par la maison mère stambouliote. Avec 1.200 points de vente, Turkcell Europe vise avant tout les 3 millions de Turcs d'Allemagne et les clients ayant des liens étroits avec la Turquie pour assurer son implantation.

« cinquante ans après les premières migrations turques en Allemagne, nous sommes fiers de connecter aujourd'hui nos deux pays et nos citoyens à travers ce pont de communication mobile, a déclaré le PDG de Turkcell, Sureyya Ciliv. Notre objectif est de devenir l'opérateur numéro un de ceux qui souhaitent communiquer avec leurs parents et amis en Allemagne et en Turquie en utilisant un service de roaming avantageux à un prix abordable. » La compagnie turque propose en effet des formules permettant d'utiliser la même carte SIM dans les deux pays. « Après l'Allemagne, nous envisageons de présenter le même type de produit dans d'autres pays européens », a précisé Sureyya Ciliv.

Première et unique société turque cotée à la Bourse de New-York, Turkcell poursuit donc sur sa lancée en matière de développement international. Jusque- là, l'opérateur turc était présent dans huit pays tels que la Biélorussie, l'Ukraine, l'Azerbaïdjan et le Kazakhstan où elle a fait état d'une hausse du nombre de ses abonnés et de ses revenus en 2010.

En Turquie, Turkcell reste le principal opérateur du pays, avec 33,5 millions de clients, et représente 54 % du marché de téléphonie mobile, une part toutefois en baisse depuis l'arrivée sur le marché turc de deux nouveaux acteurs, Vodafone et Avea. En 2010, Turkcell a ainsi connu une baisse du nombre de ses utilisateurs de cartes prépayées mais elle a annoncé une hausse de 3,7 % de ses bénéfices nets (1,7 milliard de livres turques, soit 774 millions d'euros) par rapport à 2009.

Performances limitées

La compagnie turque reste toutefois marquée par une série d'inconnues autour de sa structure actionnariale qui selon certains de ses membres limitent ses performances économiques. Un tribunal des Caraïbes doit en effet statuer pour savoir si la compagnie russe de télécom, Altimo, propriété du Groupe Alfa, possède bel et bien 13,22 % des parts de Turkcell. En 2005, Mehmet Emin Karamehmet, patron du Groupe Cukurova, fondateur et principal actionnaire de Turkcell, avait en effet accepté un prêt de 1,7 milliard de dollars de la part d'Alfa, contre 13,22 % des parts du capital de la compagnie.

Le géant fino-suédois TeliaSonera, qui contrôle près de 37 % de Turkcell, s'est opposé à cette décision. La décision du tribunal pourrait tomber ces prochaines semaines. Quant à Mehmet Emin Karamehmet, sacré homme le plus riche de Turquie en 2010 par le magazine « Forbes », il a abandonné son poste de PDG de Turkcell après sa condamnation il y a un an, à onze ans de prison pour détournement de fonds dans le cadre de la gestion de sa banque, Pamukbank. Le jugement est actuellement en appel.

 

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