Les investisseurs du golfe Persique, nouveaux aficionados du football espagnol

Dans la perspective de la Coupe du monde au Qatar en 2022 de nombreux investisseurs moyens-orientaux se payent des clubs européens.
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Trois clubs - certes modestes - de la Liga, le championnat espagnol, sont désormais aux mains d'investisseurs du golfe Persique. Le 25 avril, le Getafe FC a annoncé son rachat, pour 90 millions d'euros, par le groupe de Dubai Royal Emirates Group. Le club madrilène rejoint ainsi celui de Málaga, acquis par l'homme d'affaires qatari Sheikh Al-Thani pour 36 millions d'euros en 2010 et celui de Santander, depuis janvier 2011 aux mains d'Ali Syed, magnat indien dont le groupe Western Gulf Advisory est basé à Bahreïn, pour un montant non précisé. La presse espagnole s'est également fait l'écho d'une tentative de revente du club de Santander par Ali Syed pour 15 millions d'euros à la famille royale de l'émirat.

On reste encore loin des chiffres astronomiques du championnat anglais, aussi prestigieux que la Liga, et particulièrement prisé par les investisseurs étrangers, dont les moyen-orientaux. Une chose est sûre, la plupart des clubs des deux championnats ont besoin de capitaux extérieurs pour assainir leur bilan financier souvent calamiteux. En contrepartie, les investisseurs gagnent en visibilité via les marques populaires que sont les clubs. Dans ce contexte, les performances sportives sont un plus indéniable. Et la Qatar Foundation ne s'y est pas trompée en versant 165 millions d'euros au champion d'Espagne 2011, le FC Barcelone, pour en être le sponsor officiel pendant cinq ans.

Aucun des trois clubs espagnols aux mains des investisseurs moyen-orientaux ne brille pourtant dans la Liga. Pour le directeur du master en gestion économique du sport de l'université de Barcelone, Xavier Triado, l'investissement va au-delà de l'image : « Le golfe Persique veut augmenter sa présence en Europe. Acheter un club à Madrid fournit un bon instrument pour entrer en contact avec de nombreuses entreprises, outre que c'est aussi un investissement dans des actifs, joueurs ou éventuels terrains. Cela rend possibles des investissements dérivés intéressants. » Les entreprises espagnoles pourraient aussi profiter de ces contacts dans le cadre de la course aux contrats pour l'organisation de la Coupe du monde au Qatar en 2022.

La perspective de cet événement a d'ailleurs décuplé le potentiel de ces opérations, qui vont permettre le transfert des compétences des clubs vers ces contrées pour y développer le sport roi. Dans une lettre au Getafe FC, Royal Emirates explique : « Nous voulons [...] employer l'expérience du Getafe FC pour former nos jeunes. [...] Avec la Coupe du monde au Qatar en 2022, le football aura encore plus de transcendance dans notre région. »

 

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