C'est une première mondiale. Pour la première fois dans l'histoire de l'aviation - depuis l'émergence des compagnies à bas coûts - qu'une low-cost va prendre le contrôle d'une compagnie aérienne nationale.
La malaisienne Air Asia, qui s'est distinguée au dernier salon du Bourget en commandant 200 Airbus, va acquérir 20,5 % du capital de la compagnie nationale Malaysia Airlines, en mauvaise santé. L'opération n'a rien à voir avec celle de Ryanair en Europe qui a raflé près de 30 % du capital d'Aer Lingus il y a quelques années. Car contrairement à sa consoeur irlandaise qui ne tient aucun rôle dans la gestion d'Aer Lingus à cause de l'hostilité de l'État irlandais (du moins jusqu'ici), des membres d'Air Asia seront partie prenante dans la direction de Malaysia Airlines. Un comité de quatre personnes en effet, dont le directeur général d'Air Asia Tony Fernandes, prendra en charge la gestion de Malaysia Airlines, dont la direction actuelle va démissionner.
Tout cela se fait sous l'égide de l'État. Le fonds souverain Khazanah Nasional Bhd, qui détient près de 70 % de Malaysia Airlines, entrera dans le capital de la maison-mère de Air Asia, Tune Air, à hauteur de 10 %. C'est d'ailleurs Tune Air, propriété de Tony Fernandes, qui dans les faits entre au capital de Malaysia Airlines.
Cette annonce était attendue depuis la suspension de la cotation lundi des titres des deux compagnies à la Bourse de Kuala Lumpur, à la suite d'infomations de presse ce week-end évoquant un accord. Ce projet peut permettre aux deux compagnies de combiner leurs fréquences de vol et leurs dessertes, et d'accroître leur poids lors des négociations avec les aéroports ou les constructeurs aéronautiques, soulignait la presse malaisienne. Pour autant, l'harmonisation des réseaux paraît très compliqué dans la mesure où les deux transporteurs ne sont pas situés sur les mêmes aéroports sur leur base principale de Kuala Lumpur. En effet, Air Asia s'est positionnée sur un terminal secondaire à services simplifiés, tandis que Malaysia Airlines est présente sur l'aéroport international. F. G.
« Quand nous mettrons le pied sur l'accélérateur, nous serons difficiles à égaler » (Joelle Pineau, directrice de la recherche en IA chez Meta)
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