Les mini-multinationales ont trouvé leur parrain

Eurazeo, société d'investissement connue pour ses prises de participation dans de grands groupes, se diversifie dans les jeunes sociétés à forte croissance et dans les PME matures offensives à l'étranger.
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Les difficultés de financement des PME et le manque d?entreprises de taille intermédiaire (ETI) ? ces deux problématiques très en vogue°?, Eurazeo les connaît par c?ur. Pourtant, cette société d?investissement cotée en Bourse est plutôt réputée pour ses transactions sur le marché des large caps, tels Accor ou Foncia. Depuis deux ans, elle s?est diversifiée dans le financement des entreprises de taille moyenne, en créant Eurazeo Croissance en 2010, puis Eurazeo PME l?année suivante, avec le rachat de la société d?investissement OFI Private Equity Capital. « Nous avons deux stratégies bien distinctes », expliquent Fabrice de Gaudemar et Olivier Millet, respectivement à la tête d?Eurazeo Croissance et d?Eurazeo PME. Au premier, les jeunes sociétés qui ont besoin de capitaux pour financer leur très forte croissance?; au second, les entreprises matures et rentables, à la recherche de fonds propres pour acquérir un concurrent, par exemple.

Qui dit investisseur long dit actionnaires longs

Cette année, Eurazeo Croissance a ainsi remis 25 millions d?euros au capital de Fonroche, afin que ce fabricant de centrales photo voltaïques, installé dans le Sud-ouest, poursuive son développement à l?étranger, jusqu?en Inde et au Kazakhstan. De son côté, Eurazeo PME a doublé son apport à Jacques Dessange, pour financer le rachat, par la chaîne de salons de coi? ure, de son concurrent américain Fantastic Sams.
C?est aussi pour en faire une véritable entreprise internationale qu?Eurazeo PME a réinjecté des capitaux dans le fabricant de joints industriels FDS, dont il est actionnaire depuis 2006 et qui est passé de 20 millions à 170 millions d?euros de chi? re d?a? aires dans les six dernières années. « Nous accompagnons la structuration de multinationales de poche », résume Olivier Millet.Pour créer ces ETI, pas de secret, il faut remettre au pot. C?est là l?une des philosophies communes à Eurazeo Croissance et à Eurazeo PME : « Nous avons une réelle capacité à réinvestir dans les entreprises de notre portefeuille, nous sommes des investisseurs de long terme », souligne Olivier Millet. Une catégorie d?investisseurs qui se fait rare, à l?heure du « court-termisme » dicté par les marchés, des nouvelles normes comptables et autres réglementations qui réclament des profits là, maintenant, tout de suite. Mais, reconnaît Olivier Millet, « pour être un investisseur long, il faut avoir des actionnaires longs ». Ce qui est le cas de la maison mère Eurazeo, détenue à 20,2?% par Michel David-Weill et les autres héritiers de la banque Lazard.

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