Sarkozy demande un débat ouvert sur la politique de la BCE

Personne n'a le droit d'empêcher un débat, un débat qui est utile. " Nicolas Sarkozy a profité de son intervention hier devant les eurodéputés pour demander aux Européens d'avoir " le courage " de débattre de la politique des taux d'intérêt de la Banque centrale européenne. Ces propos résonnaient comme une réponse à Jean-Claude Juncker qui avait déclaré, la veille dans le même hémicycle, qu'il " faudrait un jour mettre un terme à ce débat stérile, futile, qui n'a rien à voir avec la réalité des choses ". Sans toutefois exclure le droit des États de " critiquer et d'entourer de bienveillance et de conseils l'action que la BCE mène ", le président de l'Eurogroupe avait réaffirmé qu'il n'était " pas question de toucher à l'indépendance de la Banque centrale " .Pour le président français, s'interroger sur l'écart entre les taux d'intérêt européen et américain ne constitue pas une remise en question de l'indépendance de la BCE. " L'indépendance ne veut pas dire l'indifférence ", martèle-t-il. Dans l'hémicycle, l'eurodéputé UMP Jean-Pierre Audy buvait hier du petit-lait. Il milite depuis des mois pour un débat européen sur ces questions. Selon lui, " contrairement à ce qu'affirme Jean-Claude Trichet, son mandat n'est pas de contrôler l'inflation mais d'assurer la stabilité des prix. Et cette stabilité peut être assurée à 4 % au lieu de la contrôler à 2 %, dès lors que c'est une tendance mondiale, sauf si Jean-Claude Trichet considère avoir le mandat planétaire de surveiller l'inflation dans le monde. "Du côté du patronat européen, il ne faut surtout pas " mettre la BCE sous pression ", car cette approche entraîne, de la part des banquiers centraux, la " réaction inverse " à celle souhaitée, estime Philippe de Buck, le secrétaire général de BusinessEurope. Le débat sur la façon même de débattre semble, quant à lui, déjà lancé.UNE SOLUTION AU " NON " IRLANDAISDevant les eurodéputés, Nicolas Sarkozy a énergiquement exposé les grandes priorités de la présidence française. Pour mettre un terme à l'actuel " psychodrame institutionnel ", il compte proposer une solution au " non " irlandais " soit en octobre, soit en décembre ". Il a exprimé sa volonté que le paquet énergie-climat soit adopté d'ici à la fin du semestre, sans toutefois que ces mesures constituent un désavantage concurrentiel pour l'industrie européenne. Sur l'immigration, Nicolas Sarkozy a démenti vouloir construire une " Europe forteresse ", mais a plaidé pour une véritable cohérence entre les 27. Autre priorité : la défense, avec la nécessité pour l'Europe de mettre un terme à sa dispersion dans l'armement. " On ne peut pas continuer à construire des avions chacun dans son coin ", a-t-il précisé.
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