L'abracadabrante AG d'ANovo ne règle pas la question de la dette

ÉlectroniqueL'assemblée générale d'ANovo a débuté hier matin dans le calme. Il y a bien eu quelques dérapages verbaux, comme le mot « larcin » lancé par Michael Likierman. Mais le meneur des opposants au projet de recapitalisation proposé par la direction d'ANovo transformait sa formule en « profit excessif ». Des applaudissements venus des « pro » direction et des « anti », et des phrases de remerciements version cérémonie des césars ponctuaient même le vote de chaque résolution sur la composition du conseil d'administration. D'un côté, Jean de La Villardière, premier actionnaire individuel, et prodirection, était largement élu. De l'autre, Emmanuel Brossard, président de l'Association des actionnaires d'ANovo, opposants, recevait le plébiscite de la salle. Et si l'agitation en coulisses des avocats et autres conseils des deux camps montrait une tension ambiante, jusque-là donc tout se passait bien? C'est à l'approche du vote du projet de recapitalisation soutenu par la direction du groupe de maintenance de produits électroniques que tout a dérapé. Confusion totaleConvaincu que les résolutions de l'AG extraordinaire n'obtiendraient pas les deux tiers des votes nécessaires, et que le projet de recapitalisation tomberait à l'eau, Christian Guilbert, le soutien financier de la direction d'ANovo, propose à Michael Likierman de lui céder pour 5 millions d'euros la créance qui cristallise depuis des mois la bataille entre les deux camps, et de garantir ensemble à parité une augmentation de capital de 10 millions d'euros. Banco?! S'engage alors, sous l'?il éberlué des quelques actionnaires individuels encore présents dans l'amphithéâtre de la maison de la Chimie après plus de quatre heures de débats, une négociation entre les deux camps. Mais rapidement, chaque partie revient sur ses positions initiales.Résultat, ANovo se trouve en pleine confusion?: une direction maintenue mais un conseil d'administration partiellement remanié?; un créancier qui ne peut transformer comme il le voulait ses titres en capital?; des actionnaires minoritaires non représentés au conseil, Emmanuel Brossard devant vraisemblablement quitter leur action de concert?; enfin, et surtout, 26 millions d'euros de dette bancaire toujours sur la table.La confrontation a placé l'entreprise dans une impasse. De nouvelles négociations devraient s'ouvrir dans les toutes prochaines heures, les deux parties ayant tout intérêt à trouver un accord. « Nous avons fait une première proposition. Nous sommes prêts à trouver une solution », a indiqué à « La Tribune », Pascal Wagner, l'associé de Christian Guilbert. De son côté, Michael Likierman se dit prêt à négocier à condition que les banques détentrices des 23 millions d'euros de créance, RBS et CIC, se mettent aussi autour de la table et que l'augmentation de capital indispensable pour l'entreprise soit ouverte à tous les actionnaires.
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