Espirito Santo à Paris étend ses activités à la banque privée

En l'espace d'un an, le profil de la banque Espirito Santo et de la Vénétie à Paris s'est profondément modifié. Depuis juin 2008 et le lancement d'une activité de fusions acquisitions, Mandel Patners, le mouvement s'est accéléré en mai et juin 2009?: après l'élargissement à de nouveaux segments dans le métier du financement, la banque se lance dans la banque privée. Elle a, selon nos informations, signé hier l'acquisition d'une structure, Marignan Gestion. Cette boutique de gestion privée, achetée en 2002 par Christine de Froment et Arnaud de Rougé, gère aujourd'hui 200 millions d'euros d'actifs et l'équipe de huit autres personnes va rejoindre la filiale française de la banque portugaise BES (Banco Espirito Santo).Cette activité complétera le périmètre de l'offre de l'établissement. Arrivé il y a deux ans avec pour mission de développer la banque, Christian Merle, directeur général, s'est fixé un objectif?: « Nous ne pouvions plus vivre sur le courant d'affaires portugais et sur le seul crédit aux entreprises. Pour nous développer sur le marché français, nous devions élargir notre spectre. » Pour y parvenir, le dirigeant décide alors de sectoriser davantage sa clientèle en proposant des activités de niche. Présent dans le financement des professionnels de l'immobilier, il décide de se lancer dans deux autres créneaux?: les mandataires de justice, dont l'activité est particulièrement prospère en ce moment, et le financement du cinéma. Dans ce dernier domaine, le BES à Paris a débauché Valérie Mussault chez Neuflize, qui est arrivée, en mai dernier, avec 4  personnes.«?élargir l'offre?»La banque privée est donc le dernier étage de la fusée. Comme l'explique Christian Merle, « dans un premier temps, nous allons élargir l'offre bancaire aux clients de la société de gestion, et proposer des services de banque privée aux clients entreprises, car notre clientèle est celle de groupes patrimoniaux de taille moyenne. La clientèle professionnelle permet de faire jouer les ventes croisées entre les différents métiers ».Reste que les effets de cette expansion ne se feront pas sentir tout de suite. Comme le souligne le dirigeant, « après avoir réalisé 40 millions d'euros de produit net bancaire en 2008, il est probable que l'on fera moins cette année, notamment parce que ces nouvelles activités ne compenseront pas l'écrasement de la marge nette liée à la forte hausse du coût de refinancement ». Une évolution qui a d'ailleurs pesé sur la banque qui, ne parvenant pas à lever de l'argent sur le marché interbancaire de Paris, bénéficie du soutien de sa maison mère à Lisbonne qui la refinance à des conditions de marché. Guénaëlle Le Solleu
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