Les patrons veulent plus de soutien

Sur les vastes pelouses du campus d'HEC, dans les Yvelines, où démarrait hier l'université d'été du Medef, le moral était à l'image du temps : morose, entre de rares éclaircies. Certains des patrons venus écouter Laurence Parisot et ses invités prestigieux se déclarent optimistes et constatent quelques signes de redémarrage dans leurs affaires. « Des clients potentiels qui m'avaient mise en attente reviennent peu à peu vers moi », se réjouit Valérie Quinault, fondatrice d'Astrea, un cabinet de conseil en ressources humaines. « Nous avons touché le fond en mars-avril. Mais, depuis mai-juin, il y a une remontée. Même si l'activité reste très erratique », ajoute Jérôme Frantz, PDG de Frantz Electrolyse (sous-traitance automobile) et président du Medef des Hauts-de-Seine.Mais la plupart des participants se bornent à reconnaître un environnement un peu plus propice. « On sent une stabilisation. Il y a un léger mieux dans certains secteurs. Mais si reprise signifie retour à la situation d'il y a dix-huit mois, c'est niet », s'exclame Guillaume Sarkozy, président du groupe de protection sociale Malakoff Médéric. « Il n'y a pas encore de véritable reprise, renchérit Patrick Lucas, président de la branche Afrique du Medef et PDG de Gras Savoye, une entreprise de courtage en assurance. Je préfère continuer à surveiller mes coûts, car personne n'est à l'abri d'un nouveau revers dans trois mois. »« Harceler le ministère »Et tous d'appeler de leurs v?ux des mesures actives en faveur des trésoreries des entreprises. « Il faut harceler le ministère pour renforcer le crédit interentreprises », insiste Stephan Brousse, président du Medef des Bouches-du-Rhône et responsable de la cellule PME au niveau national. « Même si depuis octobre, le Medef, les banques et le gouvernement ont bien travaillé, il faut être très vigilant. Les entreprises sont très fragilisées », ajoute Charles Beigbeder, ex-patron de Poweo. Pour tous, la priorité est claire : le soutien aux entreprises, pas les conflits internes au Medef. Conscients de ce souhait, les membres du conseil exécutif se sont entendus, hier, autour d'une paix des braves. La campagne électorale pour la présidence de l'organisation ne s'ouvrira qu'au printemps 2010 et non pas au début de l'année prochaine comme beaucoup l'envisageaient. Claire Fallou et Agnès Laurent
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