Ces banques qui vont si bien

éditoCertaines ont le triomphe modeste, d'autres ne cachent pas leur jubilation. Il y en a même qui seraient presque ostentatoires dans leur manière d'annoncer leurs profits trimestriels, et les bonus qui vont avec. La crise financière a deux ans, mais qui s'en souvient ? Les banques vont beaucoup mieux, merci. Les plus faibles ou les plus imprudentes ont disparu ; les plus sages et les plus riches en fonds propres accumulent des centaines de millions de bénéfices et renforcent leur solidité financière. Il se dit même à New York que le PDG de Goldman Sachs exhorte depuis quelques mois ses troupes à dépenser discrètement leurs émoluments pour ne pas s'attirer les foudres de l'opinion? Certes, partout, les provisions pour créances douteuses enflent au rythme des taux de chômage et des défaillances d'entreprises. Mais, de Paris à Madrid, de Londres à New York, rares sont les banquiers qui n'ont pas profité du réveil des marchés financiers pour engranger ces derniers mois des marges confortables, voire colossales sur les émissions d'actions et d'obligations. La valse des fusions-acquisitions n'a pas encore repris, mais chacun se frotte déjà les mains dans la perspective d'un marché à se partager au sein d'un ? petit ? cercle d'amis. Car, outre les morts laissés en route, la crise a accentué le fossé entre les « maisons » qui inspirent confiance, les BNP Paribas, Goldman Sachs, JP Morgan, Barclays, HSBC, Santander, notamment, et les autres. Il n'y a qu'à voir les difficultés dans lesquelles se débat l'ex-étoile suisse, UBS, pour s'en convaincre. Après s'être gravement égaré dans le dur métier des activités pour compte propre, le groupe tente de se recentrer sur son métier de base : la gestion de fortune, tout en négociant de son mieux avec le fisc américain. Sa solidité financière s'améliore mais les capitaux fuient par milliards. Et les pertes s'accumulent. Chez BNP Paribas au contraire, la collecte a atteint 20 milliards d'euros dans la gestion d'actifs au premier semestre. C'est plus que ce qu'a affiché l'autre géant helvétique, Credit Suisse. Tout un symbole. Tout le monde a intérêt à ce que les banques aillent bien, commentent leurs (très) heureux patrons aujourd'hui. Espérons que leurs activités de banque d'investissement, si rentables au printemps, ne s'essouffleront pas à la rentrée. Car il ne restera plus alors que la crise économique, son cortège d'impayés et de mauvaises cré[email protected] Muriel Motte
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